CONGO-BRAZZAVILLE : Poutine fait délivrer un doctorat (honoris causa) à son nouveau copain Sassou

Date

Les dictateurs sont solidaires entre eux. Tenez. Celui de Brazzaville vient de récolter une bonne moisson en Russie chez son homologue Poutine. En plus des contrats pétrolier, gazier, minier et militaire qu’il a signés, il s’est vu décerner un doctorat honoris causa. Il en est très (très) content, lui, l’ancien titulaire du brevet d’études du premier cycle (niveau troisième), le seul diplôme civil qu’il brandissait avant d’intégrer l’armée.

On sait que les règles de délivrance des doctorats honoris causa sont édictées par les institutions elles-mêmes. Mais, il y va, aussi, de la renommée de celles-ci. Dans ce cas de figure, c’est l’« Ecole des hautes études en sciences économiques » de l’Université de Saint-Pétersbourg qui a commis ce crime de lèse-majesté, à la demande de Vladimir Poutine à qui personne ne refuse rien en Russie. Cette distinction a été remise au dictateur congolais, nous dit-on, « pour son apport au développement d’initiatives humanitaires, en signe de respect et d’amitié ». Pardon ?

Si l’autonomie des universités donne la liberté à chacune d’elle de faire ce qu’elle veut, on notera juste que l’Ecole des hautes études en sciences économiques de Saint-Petersburg a délivré sa distinction à un dirigeant, qui ne la mérite pas car il a ruiné son pays (lui et les siens) à cause des colossaux détournements de fonds publics, qui se retrouvent dans des paradis fiscaux alors que 65% de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté. Dans le pays de Sassou-Nguesso, la gabegie et la malgouvernance règnent. Les dirigeants de cette école savent-ils que le Congo-Brazzaville est un pays bourré de pétrole et de gaz, peuplé à peine de 5 millions d’habitants, mais qui ne vit que grâce aux maigres subsides du Fonds monétaire international ? Un véritable scandale alors que sous d’autres cieux, ce pays serait courtisé comme les émirats du Golfe, qui ont la même taille et les mêmes richesses dans le sous-sol. Si la Russie gérait mal son économie comme Sassou-Nguesso gère celle de son pays, vers qui se serait-il tourné pour signer ces accords ?

Envie d’accéder aux contenus réservés aux abonnés ?

More
articles

×
×

Panier