Le dictateur 5 étoiles veut-il faire passer Nelson Apanga de vie à trépas qu’il ne s’y prendrait pas autrement. Alors que le jeune étudiant, président du Mouvement des élèves et étudiants du Congo, avait fui son régime despotique pour aller se réfugier, fin 2018, au Cameroun, où il était en lieu sûr, les agents de la DGST congolaise lui ont tendu un piège chez une vendeuse de beignets au Cameroun, avant de lui mettre la main dessus. C’est ainsi qu’il s’est, à nouveau, retrouvé à Brazzaville, contre toute attente.
En janvier 2019 et même après, il avait sollicité, en vain, auprès des autorités de la Croix Rouge et du HCR au Cameroun, un asile politique et un placement hors de la région de l’Afrique centrale, où il pouvait vivre en sécurité. Connaissant les méthodes du dictateur 5 étoiles, il se sentait, constamment, en danger au Cameroun.
Pourquoi se trouve-t-il dans cette situation ?
Le 5 février 2018, le Mouvement des élèves et étudiants du Congo avait lancé une grève à l’Université Marien Ngouabi de Brazzaville, pour revendiquer deux années de bourse. Quatre jours après, soit, le 9 février 2018, Nelson Apanga était arrêté à 11 h au ministère de l’Enseignement supérieur, avant d’être dirigé à la Direction générale de la surveillance territoriale (DGST).
Après avoir subi des interrogatoires musclés, il a été accusé de troubles à l’ordre public et de complicité avec les opposants politiques, notamment, Claudine Munari et Charles Zacharie Bowao .
N’ayant pu fournir les preuves de leurs allégations, les fous furieux de la DGST, précisément, la redoutable capitaine, Mounguet Hortense, et le sous-lieutenant, Roméo Okombi, lui ont, pendant une semaine, privé de nourriture en lui faisant subir, par ailleurs, des traitements inhumains et dégradants. Il en est du supplice du courant électrique et de la coulée de la cire de bougie allumée aux testicules. Les photos attestent toutes les blessures et marques infligées à la désormais très fragile personne de Nelson Apanga. Il a, par exemple, des problèmes pour faire des mictions normales comme l’attestent les différents documents médicaux.
Après trois semaines de détention arbitraires et illégales à la DGST, après les pires tortures physiques et morales, Nelson Apanga a été déféré le 2 mars 2018 à la Maison d’arrêt de Brazzaville.
Constatant que le jeune universitaire torturé ne pouvait plus faire des selles et uriner normalement, le directeur de la Maison d’arrêt, Destin Oba Apounou, sur instruction du procureur général, le Colonel, André Oko Ngakala, Nelson Apanga a été transféré à l’hôpital central des armées de Brazzaville. Sans terminer ses soins, au bout de cinq jours, le président du Mouvement des élèves et étudiants congolais a été expulsé sous le prétexte qu’il avait reçu quelques visites des opposants politiques. Pourtant, orphelin de père et de mère, il a été aidé par les étudiants et quelques personnes de bonne volonté avant de quitter le Congo clandestinement en direction du Cameroun où il est resté plus de deux années avant d’être enlevé et séquestré, de nouveau, par les services de la police politique du tyran congolais.
Nelson Apanga était très actif dans les réseaux sociaux où il faisait partie des résistants au système discriminatoire et dictatorial du criminel Sassou-Nguesso. Ses amis ont peur pour sa santé et sa vie, c’est pourquoi ils lancent cet appel à la communauté internationale afin d’obtenir la libération de ce jeune étudiant qui serait enfermé depuis trois semaines, au moins, dans le sous-sol du bâtiment de la DGST.
Nous interpellons Jean-Yves Le Drian, le chef de la diplomatie française, qui vient de célébrer au côté du dictateur Sassou-Nguesso d’obtenir la libération de ce jeune étudiant qui se bat pour les droits syndicaux et la liberté d’expression.
Me Maurice Massengo-Tiassé
Docteur d’Etat en droit
Ancien Vice-Président de la Commission nationale des droits de l’homme du Congo