Avec l’arrivée du représentant spécial des Nations-Unies en Afrique centrale, le professeur sénégalais, Abdoulaye Bathily, ce samedi, 24 octobre, à Brazzaville, Mgr Anatole Milandou, qui avait entrepris, une négociation, depuis quelques jours, à la demande de Denis Sassou Nguesso, devrait se mettre quelque peu en retrait.
C’est vendredi, 23 octobre, que l’envoyé spécial de Ban Ki-moon aurait dû commencer ses contacts, mais son avion n’a pas été autorisé à atterrir à l’aéroport de Brazzaville Maya Maya. Demandez à Sassou pourquoi ?
Aujourd’hui, aucun chef d’Etat ni de gouvernement n’a affiché son soutien au changement de constitution entrepris au Congo. Tout le monde sait que l’acte de Sassou est blâmable, condamnable, et préjudiciable pour la paix et la stabilité du pays. François Hollande, qui avait fait mine de le soutenir, le 21 octobre, a rapidement effectué, le lendemain, un rétropédalage dont lui seul a le secret. Pourtant, les Sassouistes n’ont pas perdu de temps pour exploiter cette position du président français. En effet, quelques heures après avoir reconnu à Sassou le « droit » de tenir son référendum, les quartiers Nord de Brazzaville où le pouvoir compte des partisans, étaient inondés de pancartes et de banderoles sur lesquelles on pouvait lire : « François Hollande soutient le changement de la constitution au Congo ». Mais, quand Hollande a procédé à son revirement, le pouvoir a rangé ses banderoles de la veille et en a fait imprimer de nouvelles où on peut lire : « Le Congo est un Etat souverain ».
A la veille du vote, on aura remarqué que les leaders de l’opposition ne vibrent pas toujours au même diapason. Par exemple, au sein de l’IDC, en dehors de Guy Brice Parfait Kolelas, qu’on a vu sur le terrain, dans le Sud de Brazzaville, les autres dirigeants sont invisibles même à l’aide de microscopes. On pensait qu’André Okombi Salissa allait, beaucoup, mobiliser dans le Nord de Brazzaville où il réside avec un leader du FROCAD, Mathias Dzon. Mais on ne les a pas vus. Beaucoup de Congolais ne cachent pas leur déception par rapport à ce « retrait » physique, alors que la jeunesse les attendait.
Accusé de faire cavalier seul, le jeune leader de l’UPC et FRD, Paulin Makaya (voir notre photo), s’est, parfois, retrouvé seul avec les jeunes, comme ce mardi, 20 octobre, au Rond-Point de Bifouiti quand la police de Jean François Ndengué avait tiré à balles réelles tuant six personnes, selon un décompte effectué à la morgue de Makélékélé. Il y eut, également, une vingtaine de blessés et plusieurs arrestations. Aucun leader de l’IDC-FROCAD n’était présent pour faire face à cette sensible situation. Alors que Sassou faisait voler des hélicoptères pour déverser les gaz lacrymogènes sur les manifestants, on pouvait regretter l’absence des leaders de l’opposition, quand on les y attendait, après leurs mots d’ordre de désobéissance civile, de la veille.
On sait que Sassou, pour réussir son passage en force, a fait miroiter à certains, le poste de premier ministre, dans sa nouvelle constitution. La division qu’il cherche à opérer dans les rangs de l’opposition a, donc, pour le moment échoué, puisque l’idée de changer la constitution ne trouve preneur chez personne, même plus chez Hollande. Reste donc que, tous, au sein de l’IDC-FROCAD comme dans la société civile, oeuvrent, dimanche, 25 octobre, pour que le pouvoir à vie que Sassou cherche à imposer, soit comme l’histoire de l’arroseur arrosé.