A force de vouloir envoyer Denis Sassou Nguesso à la retraite, sans le pouvoir, l’opposition congolaise en est arrivée à souhaiter sa mort. En effet, une information erronée a annoncé, hier, son assassinat, à 21h33, à Brazzaville, par le colonel Oboa. Un assassinat confirmé par le chef de la sécurité présidentielle. Bien sûr qu’il s’agissait d’une fausse alerte qui en dit long sur l’état d’esprit des Congolais qui ne veulent plus de leur président.
Même si elle a fait preuve de désunion (malsaine) pendant la période cruciale de la présidentielle, chacun prêchant pour sa propre chapelle, l’opposition, sous la houlette du philosophe, Charles Zacharie Bowao, est loin d’avoir baissé la garde. L’attelage est toujours en place : L’IDC avec comme président, André Okombi Salissa (notre photo), actuellement, en exil intérieur, quelque part dans le pays, pour échapper aux fourches caudines du dictateur, est toujours partante pour le chasser du pouvoir. AOS vient, d’ailleurs, de réveiller l’opposition en accordant une interview choc dans le numéro 447 d’Afrique Education, actuellement, chez les marchands de journaux. A la tête du FROCAD, Claudine Munari, la seule femme candidate à la présidentielle, qui, souvent, a raison avant tout le monde. Elle avait, vainement, demandé à ses amis de l’opposition de se présenter à la présidentielle avec un seul et unique candidat pour battre Sassou. Personne ne l’avait écoutée. Et, puis, il y a aussi la composante JMMM.
Cette coalition d’opposition congolaise a, justement, appelé, mardi, 13 décembre, les autorités de Brazzaville à sortir le département du Pool de l’état d’urgence qui lui est imposé depuis avril à la suite de la présidentielle contestée ayant permis la réélection de Denis Sassou Nguesso.
« Dans cette région (le Pool, dans le Sud du pays, ndlr), le pouvoir n’évoque les vertus du dialogue que pour tourner en dérision les rois, les sages, les notables et les cadres d’un département placé sous état d’urgence, d’un pays placé en état de siège », a déclaré Charles Zacharie Bowao, coordonnateur de la plateforme d’opposition IDC-FROCAD.
Cette alliance, constituée en 2015 pour tenter de faire échec au changement de Constitution ayant, finalement, permis à Sassou Nguesso de briguer un nouveau mandat, s’est réunie, mardi, à Brazzaville, avec une autre structure d’opposition, la Composante Jean-Marie Michel Mokoko (CJ3M), afin d’élaborer une stratégie commune.
Vaste département voisin de Brazzaville, le Pool est le théâtre de violences depuis avril 2016.
Le pouvoir accuse Frédéric Bintsamou alias pasteur Ntoumi, ancien chef rebelle local rallié à Sassou Nguesso mais ayant soutenu un de ses concurrents, lors de la présidentielle de mars, d’avoir repris les armes et d’y faire régner la terreur.
De leur côté, plusieurs ONG de défense des droits de l’homme accusent Brazzaville d’avoir déployé des moyens militaires, totalement, disproportionnés pour mater la province, d’où il est, extrêmement, difficile d’obtenir des informations indépendantes.
Vendredi, les Nations-Unies se sont inquiétées du sort de 13.000 personnes déplacées par ces violences, craignant qu’elles « n’aient bientôt pas assez à manger », alors qu’arrivent les fêtes de fin d’année.
« Cette situation doit cesser », a déclaré Charles Zacharie Bowao.