Le directeur général de Médecins Sans Frontières (MSF), Thierry Allafort-Duverger, nous écrit ce samedi midi pour l’aider à faire passer son message : « Sur l’ensemble de nos terrains d’intervention, nos équipes se préparent à la propagation du virus. Elles sont très inquiètes des conséquences d’une telle crise sanitaire sur l’état de santé des populations qui vivent dans des conditions de vie précaires et qui ne bénéficient pas d’un système de soins efficace et suffisant ». « Dans le camp de Cox Bazar, au Bangladesh, par exemple, des centaines de milliers de réfugiés rohingyas s’entassent depuis bientôt trois ans, avec un accès précaire aux services de première nécessité. A l’heure où je vous écris, un premier cas de COVID-19 y a été enregistré. La même crainte existe en Libye, où plusieurs cas ont également été enregistrés tandis que des milliers de migrants sont regroupés dans des centres de détention dans des conditions exécrables ».
Que ceux qui dirigent le monde en prennent bonne note, à commencer par le Sud-Africain, Cyril Ramaphosa, qui préside aux destinées de l’Afrique du Sud et de l’Union africaine, et Moussa Faki Mahamat, qui est le président de la Commission de l’Union africaine.
Il y aurait, cependant, à dire sur MSF, notamment, sur les interventions de certains de ses personnels en Afrique noire. Mais, comme le suggère à juste titre Thierry Allafort-Duverger, l’heure est, plutôt, à la conjugaison des forces et des énergies. Objectif : vaincre l’adversité. Nous y souscrivons entièrement. Voici son message :
Bonjour,
Je suis Thierry Allafort-Duverger, directeur général de Médecins Sans Frontières (MSF), j’espère que ce message vous trouve, vous et vos proches en bonne santé.
Vous le savez, partout dans le monde, nous faisons face à une pandémie qui met en péril la vie des populations et submerge les systèmes de santé de nombreux pays. Depuis sa création, il y a près de 50 ans, MSF n’a jamais été confrontée à une crise d’une telle ampleur. Nous vivons une situation inédite.
Aux côtés des autres soignants, nos équipes d’urgences prêtent main forte là où elles le peuvent en Italie, en Côte d’Ivoire, en Belgique ou en France (sur notre photo une employée de MSF à Yida au Soudan du Sud en 2013).
En France, nous soutenons les hôpitaux dans la prise en charge des patients affectés par le COVID-19 comme à Reims, où nous avons installé une structure sous tente gonflable pour augmenter temporairement la capacité du service de réanimation du CHU de la ville. Nous menons également des activités de consultation et de dépistage de la maladie auprès des plus vulnérables, tels que les migrants, les sans domicile fixe et les mineurs non accompagnés.
Sur l’ensemble de nos terrains d’intervention, nos équipes se préparent à la propagation du virus. Elles sont cependant très inquiètes des conséquences d’une telle crise sanitaire sur l’état de santé des populations qui vivent dans des conditions de vie précaires et qui ne bénéficient pas d’un système de soins efficace et suffisant.
Dans le camp de Cox Bazar, au Bangladesh, par exemple, des centaines de milliers de réfugiés rohingyas s’entassent depuis bientôt trois ans, avec un accès précaire aux services de première nécessité. A l’heure où je vous écris, un premier cas de COVID-19 y a été enregistré. La même crainte existe en Libye, où plusieurs cas ont également été enregistrés tandis que des milliers de migrants sont regroupés dans des centres de détention dans des conditions exécrables.
L’urgence est donc à l’action. Il est primordial de protéger ces populations vulnérables immédiatement et pour y parvenir, nous avons besoin de vous.
Au nom de tous nos médecins sur le terrain, je vous remercie sincèrement de rejoindre notre combat.
Merci pour votre soutien.
Thierry Allafort-Duverger
Directeur général de MSF