La France renforce d’un cran son dispositif de dépistage du Covid-19, avec des tests obligatoires au plus tard, le 1er août, pour les voyageurs provenant de 16 pays classés « rouge », alors que les autorités avertissent d’une «nette augmentation » de la circulation du coronavirus. Ces 16 pays sont les Etats-Unis, les Emirats arabes unis, Bahreïn, Panama, l’Afrique du Sud, le Koweït, le Qatar, Israël, le Brésil, le Pérou, la Serbie, l’Algérie, la Turquie, Madagascar, l’Inde et Oman. La présence de Madagascar sur cette liste a de quoi étonner. Tentatives d’explications.
Plusieurs médecins et responsables politiques ont critiqué, ces derniers jours, la légèreté des contrôles aux frontières françaises. Le président du Sénat, Gérard Larcher (LR), par exemple, a, ainsi, pointé, vendredi, 24 juillet, matin, sur RMC et BFMTV, des « insuffisances graves » dans les mesures mises en place dans les aéroports qualifiés de « passoires à Covid ». Qu’on se situe sur le plan politique ou scientifique, la prise des mesures était nécessaire, mais, la question est de savoir, pourquoi avoir intégré Madagascar sur la liste des 16 pays incriminés ?
C’est vrai que dans une lettre datée du lundi, 20 juillet, et adressée aux partenaires techniques et financiers de Madagascar, le ministre de la santé, Ahmad Ahmad, avait réclamé, de toute urgence, des équipements de santé supplémentaires pour lutter contre l’épidémie du nouveau coronavirus. « Les hôpitaux sont débordés par l’afflux de formes sévères de la maladie, dont certains décèdent malheureusement faute d’accès aux soins », écrivait-il au début de sa missive. Pour parer au plus pressé, 35 350 kits de prélèvement pour le diagnostic par PCR ou GeneXpert, 1 201 concentrateurs d’oxygène 12 litres, 968 000 masques type FFP2 et 328 644 boîtes de comprimés de 200 mg d’hydroxychloroquine sont nécessaires. Tout comme 337 respirateurs.
Même si le nombre de nouveaux contaminés oscille, dorénavant, entre 200 et 400 par jour, contre une centaine, il y a trois semaines, selon le ministre malgache de la Santé, la situation est loin d’être alarmante au point d’être hors contrôle comme dans les pays d’Amérique latine. Mercredi, 22 juillet, en effet, Madagascar comptait 7 548 cas de contamination et une soixantaine de décès dus au Covid-19, pour une population de 27 millions d’habitants. On est loin de la catastrophe annoncée par certains (grands) infectiologues du Nord. En comparaison à un autre pays africain comme le Cameroun, par exemple, qui compte le même nombre d’habitants et plus du double de malades contaminés et près de 400 décès covid-19, à ce jour, on peut se poser la question de savoir pourquoi on a inclus Madagascar sur la liste rouge des 16 ? L’annonce d’un traitement anti-covid, le Covid-Organics, par le président, Andry Rajoelina, début mai (notre photo), est-elle à l’origine de cette mauvaise humeur de la France, qui prendrait pour prétexte le courrier inopportun du ministre malgache de la Santé pour le sanctionner ?
Il faut, une fois de plus, saluer le courage d’Andry Rajoelina, qui a posé les questions qui fâchent de la nécessaire prise en compte des savoirs et de la médecine africaine dans les protocoles de traitement que combattent les lobbys pharmaceutiques internationaux. Si c’était à refaire, Rajoelina devrait refaire exactement la même chose. Il devrait, plutôt, regretter d’avoir nommé comme ministre, un certain Ahmad Ahmad, dont l’action à la tête du ministère de la Santé, semble téléguidée par ses intérêts extérieurs auprès de certains laboratoires étrangers. Ce ministre aurait été induit en erreur pour contredire son gouvernement de la sorte et apporter de l’eau au moulin des ennemis de Madagascar. Mais une chose est sûre : sans l’utilisation du Covid-Organics, Madagascar n’en serait pas, seulement, à une soixantaine de morts Covid-19 mais à plusieurs centaines, voire, milliers de Malgaches ayant perdu la vie. Il ne totaliserait pas seulement moins de 8.000 malades, mais quatre à six fois plus. Donc, le Covid-Organics ne fait que du bien. Dommage qu’on n’en vende pas dans le pays d’Emmanuel Macron. Mais, il n’est jamais trop tard pour bien faire.
Que la France intègre ou exclut Madagascar de sa liste des 16, n’empêchera pas ce beau pays de continuer son chemin tel que tracé par le très intelligent et dynamique président Andry Rajoelina.