Malheureusement pour Zuma et heureusement pour les Sud-Africains, le président ne peut se permettre de faire (exactement) ce qu’il veut. Ses actes doivent (absolument) se conformer à la loi sinon il est, sévèrement, condamné. Cette situation dessert son système de corruption et d’enrichissement sans cause qu’il aurait bien voulu mettre en place. La justice sud-africaine n’est pas contrôlée par le pouvoir politique, ce qui est le cas, presque, partout ailleurs, sur le continent où la justice est sous les ordres du président de la République. En Afrique du Sud, par contre, les juges se font un grand honneur à poursuivre Zuma (quand il a failli), et le cas échéant, à le condamner d’autant plus qu’il devrait donner le bon exemple à suivre.
Cela dit, Jacob Zuma (sur notre photo avec son grand ami le président congolais Denis Sassou-Nguesso accusé de « biens mal acquis » en France et bientôt au Canada) n’est pas pour autant effrayé : le chien aboie la caravane passe, semble-t-il répondre aux Sud-Africains dont beaucoup oeuvrent pour qu’il ne termine pas son mandat. A cause des accusations de corruption qui pèsent sur lui.
Dimanche, 4 juin, la présidence sud-africaine a démenti les allégations du journal, Sunday Times, selon lesquelles le président, Jacob Zuma, possède un palais à Dubaï, aux Emirats arabes unis. D’un revers de la main, son porte-parole, Bongani Ngqulunga, a balayé cette information en la qualifiant de « fabrication » : « Le président Zuma ne possède aucun bien hors de l’Afrique du Sud et n’a demandé à personne d’en acheter pour lui à l’étranger », a-t-il ajouté.
Selon le Sunday Times, ses journalistes avaient fait un voyage d’enquête à Dubaï l’année dernière, au cours de laquelle plusieurs sources indépendantes ont déclaré au journal que la famille indienne Gupta avait acheté pour M. Zuma une maison d’une valeur de 330 millions de rands (environ 25,8 millions de dollars). Gupta est cette richissime famille indienne, amie de Zuma, qui est influente dans les cercles du pouvoir et qui, à travers certaines de ses sociétés, emploie, directement, un fils et une des épouses du chef de l’Etat. Ce luxueux palais devrait permettre à Zuma de se la couler douce, loin des tumultes du paysage politique national, après son départ du pouvoir. Ce n’est un secret pour personne que Jacob Zuma redouterait pour sa tranquillité s’il choisissait de demeurer, comme ses prédécesseurs, Nelson Mandela et Thabo Mbeki, en Afrique du Sud. A 75 ans passés, il ne sera plus très solide pour supporter les conséquences de ses multiples frasques passés. C’est pourquoi il s’en irait dans les Emirats arabes unis pour vivre en paix. Pas bête notre Jacob !
Ajoutons juste qu’il a, toutefois, nié l’intention de quitter l’Afrique du Sud, et indiqué qu’il allait (bien) s’installer dans sa maison à Nkandla, province de KwaZulu-Natal, lorsqu’il prendrait sa retraite. Mais il n’y a personne en Afrique du Sud pour le croire.