Alors que la COP 26 vient tout juste de s’achever et que les pays doivent continuer d’œuvrer pour favoriser le développement tout en prenant des mesures contre les changements climatiques, le président du Fonds international de développement agricole (FIDA), le Togolais, Gilbert F. Houngbo, se rendra en Côte d’Ivoire du 21 au 23 novembre pour des entretiens stratégiques avec le président, Alassane Ouattara, et d’autres responsables gouvernementaux.
Le président du FIDA rencontrera, également, des petits exploitants agricoles sur le terrain. Les changements climatiques, le renforcement de la résilience, la transformation du monde agricole et la prospérité rurale, l’établissement de partenariats stratégiques et les petits exploitants agricoles, constitueront les thèmes principaux à l’ordre du jour.
Bien que l’économie de la Côte d’Ivoire soit l’une des plus dynamiques du continent africain, la pauvreté continue de toucher la moitié des habitants des zones rurales. L’agriculture demeure la clé de voûte de l’économie, et le pays figure parmi les principaux producteurs mondiaux de nombreux produits agricoles (cacao, mangues, noix de kola, etc.). Les petits producteurs sont à l’origine d’au moins 75% de la production agricole totale ; c’est pourquoi il est important de consacrer des investissements ciblés en faveur du renforcement de leur résilience climatique.
En Côte d’Ivoire, comme dans l’ensemble de l’Afrique, les petits exploitants agricoles jouent un rôle clé dans la mise en œuvre de solutions efficaces face aux défis mondiaux. Il est primordial de réduire la pauvreté et d’améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des petits exploitants agricoles en soutenant des filières de produits de base, qui ouvrent la possibilité d’accroître les revenus et de renforcer la résilience climatique et l’emploi dans les zones rurales. En ayant accès à des systèmes d’information météorologique, à des outils de préparation aux catastrophes, à des technologies et formations aux réseaux sociaux, à des terres, ainsi qu’à des techniques et des équipements de transformation à forte valeur ajoutée, les petits exploitants agricoles peuvent produire en quantité suffisante pour nourrir une population croissante et, dans le même temps, restaurer les écosystèmes dégradés et réduire l’empreinte carbone de l’agriculture. Tout cela nécessitera des investissements – du secteur public comme du secteur privé – en faveur des populations rurales les plus pauvres et les plus marginalisées.
Houngbo s’entretiendra avec le président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, avec le Ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Kobenan Kouassi Adjoumani, avec le ministre de l’Economie et des Finances, Adama Coulibaly, avec le ministre des Ressources animales et halieutiques, Sidi Tiémoko Touré et avec le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Jean-Luc Assi. Les discussions porteront sur l’importance d’investir dans la résilience climatique pour atteindre les objectifs d’élimination de la faim et de la pauvreté dans le pays d’ici à 2030. L’ancien premier ministre du Togo s’entretiendra, également, avec l’équipe pays des Nations-Unies en Côte d’Ivoire pour examiner les progrès accomplis dans le cadre de la réforme des Nations-Unies sur le terrain. Il rencontrera, aussi, le personnel du FIDA établi au Bureau régional du FIDA à la faveur du processus de décentralisation.
Durant sa visite à Abidjan, il signera avec Jean Sansan Kambilé, ministre de la Justice et des Droits de l’homme (au nom de Kandia Kamara, ministre des Affaires étrangères de la Côte d’Ivoire, de l’Intégration africaine et de la diaspora), l’accord avec le pays hôte concernant le Bureau régional du FIDA. Le Bureau régional coordonnera la réalisation de toutes les interventions en Afrique de l’Ouest et du Centre, d’autant que le transfert des activités de Rome à Abidjan accroît la proximité entre le FIDA et ses bénéficiaires. La présence du FIDA dans la capitale ivoirienne contribuera à l’établissement de partenariats renforcés pour la transformation durable des systèmes alimentaires au profit des agricultrices et agriculteurs et d’habitants des zones rurales en général.
Gilbert Houngbo visite une ferme en Ouganda.
Gilbert Houngbo se rendra, également, à Divo, où il rencontrera les petits producteurs de cacao membres de l’Union des sociétés coopératives Kimbê (ECOOKIM), une alliance de 29 coopératives de producteurs de cacao, pour observer comment l’Union ECOOKIM transforme leur vie et les difficultés auxquelles ils font face. ECOOKIM a bénéficié d’un prêt du Fonds d’investissement pour l’entrepreneuriat agricole, lancé par le FIDA, l’Union européenne, le Groupe des Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, le Luxembourg et l’Alliance pour une révolution verte en Afrique, afin d’apporter aux petits producteurs un appui sous la forme de microprêts et d’activités de formation aux meilleures pratiques agronomiques.
ECOOKIM est la plus grande union, qui aide ses membres à faire certifier leurs fèves de cacao. Elle utilise les primes résultant de la certification pour accroître l’accès à l’eau et à l’éducation, en construisant des pompes et des écoles dans les villages où les coopératives membres de l’union exercent leurs activités.
Depuis 1984, le FIDA a participé au financement de 12 programmes et projets de développement rural en Côte d’Ivoire, en investissant 174,69 millions d’USD sur un coût total de 419,67 millions d’USD, dans l’intérêt direct de 585 500 ménages ruraux.