Le report du congrès du RHDP (qui était annoncé pendant ce mois de mai) est un aveu de panique face à l’après-Ouattara, ce moment redouté où l’homme providentiel devra lâcher les rênes. Lors de ses recents voyages en Hexagone, Sarkozy et Macron lui ont suggéré de passer la main… Certains croient encore que retarder l’échéance, c’est éviter l’implosion. Car sans « le Prado », le RHDP n’est plus qu’une coquille remplie de clans rivaux, ce sont :

– Le groupe des anciens : Les gardiens du temple, emmenés par le Haut représentant du Président de la République, Kafana Koné, et le Vice-Président, Konaté Meyliet (sur notre photo avec Alassane Ouattara), qui s’appuient sur la légitimité historique et protocolaire.

– Le groupe du Président de l’Assemblée national, Adama Bictogo, que je surnomme les « affairistes » : ce n’est plus un secret qu’il a des ambitions aussi grosses que ses moyens financiers et ses multiples réseaux.

– Le groupe des transfuges : Une mosaïque d’ex-PDCI, de barons regionaux Akans ou Krous, de l’UDPCI ou du GPS ( ces derniers sont au RHDP par contrainte), comme les anciens premiers ministres, Patrick Achi ou Ahoussou Jeannot, qui s’appuient sur une expérience doublée, d’un ancrage local et d’une maîtrise de dossiers. Sans oublier l’allié exigeant et « récalcitrant », MABRI TOIKEUSSE, leader du pays DAN.

– Le groupe de Korhogo, avec les ministres, Amadou Coulibaly, et Sangafowa Coulibaly, ou LASS PR prêts à incarner une continuité en raison de leur proximité avec le chef et leur contribution a la gouvernance RHDP. Leur force, le capital symbolique de la ville majeure du Nord, la cité du Chef, PELOFORO GBON, occupant une place importante dans la vie politique nationale et l’histoire du RDR.

– Le Groupe des originaires de L’ AES naturalisés,

– Et puis les silencieux : Les discrets mais bien installés comme, Adama Coulibaly, SANSAN KAMBILE, Mamadou Toure ou Amadou Kone, qui se rêvent en héritiers raisonnables à moyen terme. Quelle sera la position de la bourgeoise du Kabadougou ?

Ajoutez à cela les ralliés alimentaires, sans idéologie ni loyauté, motivés par les seuls dividendes du pouvoir comme Amédée Kouakou… et vous obtenez un RHDP version puzzle instable. Ces groupes finiront, sans doute, par se concurrencer ou s’affronter politiquement et économiquement. Des jeux d’alliances avec ralliement sont probables.

C’est ce cocktail explosif que le Président Ouattara tente de contenir en se maintenant, malgré les signaux : la visite du représentant de l’ONU, très clair sur les enjeux de la stabilité pour 2025, sans oublier, les échanges diplomatiques où l’ alternance est évoquée à demi-mots, les reportages négatifs sur les chaînes internationales.

Mais, à force de retarder le face-à-face avec la réalité, un seul scenario se dessine au RHDP :
Des candidatures dispersées, des querelles régionales, un vote éclaté… et peut-être même l’implosion finale du parti présidentiel.

Le RHDP ne veut pas faire son deuil, alors il reporte la cérémonie.