De larges réserves de pétrole et de gaz naturel ont été repérées au large des côtes ivoiriennes par le groupe italien Eni. Une « découverte majeure », selon le ministère ivoirien des Mines et du Pétrole, qui table sur une accélération de la production pétrolière et gazière de la Côte d’Ivoire dans les années à venir. Après avoir modifié la constitution pour ne pas quitter le pouvoir, cette découverte à laquelle le président, Alassane Ouattara, ne s’attendait pas, va être un argument de poids pour son maintien au pouvoir jusqu’à la mort. Avis aux Ivoiriens qui rêvent de l’alternance à la tête de l’Etat : le ciel est désormais gris en attendant d’être orageux.
La Côte d’Ivoire, modeste producteur d’hydrocarbures, a annoncé, mercredi, 1er septembre, la « découverte majeure » de pétrole et de gaz naturel au large de ses côtes. Ces nouvelles ressources ont été repérées lors d’un forage exploratoire effectué par le géant italien des hydrocarbures Eni.
« Une découverte majeure de pétrole dans le bassin sédimentaire de la Côte d’Ivoire vient d’être faite par la société italienne Eni dans le bloc CI-101, en eaux profondes, opéré en consortium avec la société nationale Petroci Holding », indique, dans un communiqué,
le ministre ivoirien des Mines et du Pétrole, Thomas Camara. « Les réserves découvertes concernent du pétrole brut et du gaz naturel associé ».
« Le potentiel peut être estimé de manière préliminaire [entre] environ 1,5 [et] 2 milliards de barils de pétrole brut d’une part, et d’autre part, [entre] 1 800 [et] 2 400 milliards de pieds cube de gaz associé », a précisé Thomas Camara. Cette découverte devrait accélérer la production pétrolière et gazière de la Côte d’Ivoire dans les années à venir.
Une production pétrolière en pleine croissance
Le pays avait signé, en 2019, des contrats avec l’Italien Eni et le Français Total, pour l’exploration de quatre blocs pétroliers correspondant à un investissement de 185 millions de dollars. La production de pétrole, qui a enregistré, en 2019, une augmentation de 12 % pour atteindre plus de 36 000 barils par jour, provient de puits de forage se trouvant essentiellement offshore, près de la frontière avec le Ghana (Est).
La Côte d’Ivoire, modeste producteur, a révisé, en 2015, son code pétrolier pour attirer de nouveaux investisseurs, grâce à des contrats de partage de production.
Un champ pétrolier au large des côtes ivoiriennes.
Le pays dispose de 51 champs identifiés dont 4 en production, 26 en exploration et 21 encore libres ou en négociation.
En 2014, le groupe français Total avait évoqué un « résultat très prometteur » à propos de ses recherches en eaux très profondes au large de la Côte d’Ivoire. Outre Total et Eni, plusieurs sociétés internationales, notamment, la Britannique Tullow Oil, ont annoncé ces dernières années des découvertes importantes.
L’importante découverte allie, en même temps, avantage et inconvénient. L’avantage, c’est la bonne respiration qu’elle apportera à la trésorerie de l’Etat, outre les milliers d’emplois, qui vont être créés avec comme conséquence, le relèvement du niveau de vie des Ivoiriens. Une très bonne nouvelle. L’inconvénient et non des moindres est, cependant, le risque de perpétuation d’Alassane Ouattara à la tête de l’Etat. Car se considérant grand bâtisseur de la trempe du père de la nation, Félix Houphouët-Boigny, la manne pétrolière supplémentaire engrangée lui permettra de lancer de grands chantiers, qui seront un prétexte pour lui de rester au pouvoir jusqu’à y mourir. Etant entendu que le mot « alternance » n’existe pas dans son vocabulaire.