Vamara Coulibaly, Yacouba Gbané et Franck Bamba Mamadou, respectivement, directeurs des quotidiens ivoiriens, l’Inter et Soir Info (indépendants), du Temps (opposition) et de Notre Voie (opposition), ont été inculpés « d’atteintes à la sûreté de l’Etat, à l’incitation des militaires à l’insoumission et à la rébellion » selon le responsable du Syndicat de la presse privée de Côte d’Ivoire, Guillaume Gbato.
Ces inculpations concernent, également, les collaborateurs de ces patrons, Hamadou Ziao (rédacteur en chef de l’Inter), Jean Bédel Gnago (Soir info) et Ferdinand Bailly (Le temps), arrêtés au même moment.
« C’est un soulagement, mais, nous demandons l’abandon total de toutes les charges retenues contre nos confrères », a souligné M. Gbato.
Plusieurs associations de journalistes, nationales et internationales, avaient protesté contre ces arrestations, déplorant une « atteinte flagrante à la liberté de la presse ».
Les journalistes ont été inculpés pour leur couverture de la récente mutinerie de soldats des Forces spéciales ivoiriennes qui s’étaient mutinés, il y a une semaine dans leur base d’Adiaké, à 90 km à l’Est d’Abidjan, pour réclamer des primes. Ils avaient mis fin à leur mouvement deux jours plus tard.
Les Forces spéciales sont une unité d’élite de l’armée directement engagée dans la sécurité rapprochée du président ivoirien, Alassane Ouattara.
Début janvier, la Côte d’Ivoire avait été secouée par une mutinerie d’anciens rebelles intégrés dans l’armée, qui avaient paralysé plusieurs villes pour réclamer le paiement de primes.
En répondant à leurs revendications, via le versement de primes à 8.500 de ces membres de l’ex-rébellion ayant contrôlé le Nord du pays entre 2002 et 2011, les autorités avaient provoqué la colère de militaires et gendarmes non concernés par cet accord, qui s’étaient à leur tour mutinés. Des affrontements avaient fait quatre morts à Yamoussoukro (Centre).