Le numéro 491 de novembre d’Afrique Education est disponible chez les marchands de journaux, en France, depuis mercredi, 4 novembre. A cause du confinement décidé par le gouvernement, notre directeur des ventes n’est pas en mesure (ce mardi 3 novembre) de dire exactement où vous pourrez l’acheter. Mais, le magazine est bien en vente. Il en est de même à l’étranger, notamment, en Afrique où on ne sait pas quels pays vont s’ajuster par rapport à la deuxième vague qui sévit en Europe, plus précisément, en France, et qui entraîne la fermeture des frontières.
Editer un magazine en France ne suffit plus, comme c’était le cas avant. Aujourd’hui, en plus de l’éditer, il faut prier Dieu pour qu’il soit mis à la disposition du public, autrement dit, que le gouvernement français ne décrète pas le confinement, et quand c’est le cas, que les syndicats qui revendiquent les bonnes conditions de travaillent, ne bloquent pas la mise en vente du titre chez les marchands de journaux. Cela devient donc très (très) difficile d’être directeur de publication en France. Ce numéro 491 de novembre a été livré à notre distributeur, les Messageries lyonnaires de presse, jeudi, 29 octobre. C’est mercredi, 4 novembre, soit, presqu’une semaine plus tard qu’il est mis en vente en France. A l’étranger, les délais sont encore un peu plus longs. Mais, rassurez-vous, Dieu est aux commandes. Il a béni Afrique Education qui est sous sa (totale) protection. Confinement ou pas, nous sommes dans la préparation du numéro double 492-493 de décembre 2020-janvier 2021 qui est à paraître avant le 5 décembre : le confinement du gouvernement, lui, prendra fin le 1er décembre.
Le présent numéro présente un dossier sur l’élection présidentielle en Guinée et en Côte d’Ivoire, pays où les présidents, Alpha Condé pour la Guinée, et Alassane Ouattara pour la Côte d’Ivoire, sont considérés comme de grands fossoyeurs de la démocratie en Afrique.
Nous vous invitons, dès à présent, à prendre votre magazine chez votre marchand de journaux : les sujets traités sont intéressants les uns plus que les autres, comme l’indique le sommaire ci-dessus. L’éditorial, par exemple, parle de l’homosexualité, un sujet que le pape François a remis à la Une de l’actualité ces derniers temps. Nous vous proposons la lecture de cet éditorial en intégralité.
AU SECOURS DES IDEES Par Paul TEDGA
EGLISE CATHOLIQUE : LE SAINT-PERE ET L’HOMOSEXUALITE
La dernière sortie du pape François se déclarant favorable aux unions civiles entre homosexuels, met mal à l’aise. Pas seulement les catholiques dans la mesure où l’aura du Saint-Père est planétaire, mais, le monde entier en général. Bien que je ne sois pas moi-même catholique, je ne cache pas mon amour pour le pape et pas seulement pour son engagement à l’endroit des immigrés en Italie alors que l’extrême-droite, au ministère de l’Intérieur, avait en charge les questions d’immigration en Italie. Le Saint-Père était allé jusqu’à montrer le bon exemple en hébergeant des familles immigrées dans les appartements privés du Saint-Siège. Quand j’en ai l’occasion, je ne m’économise pas pour le défendre. Je ne suis pas catholique mais je suis, tous les dimanches matin, la messe catholique diffusée par la CRTV, la chaîne publique camerounaise. Je ne suis pas non plus musulman, mais, le fait de prier cinq fois par jour, est pour moi, un élément de foi à prendre en considération. Je suis un fidèle de l’EPC (Eglise présbytérienne camerounaise), ancienne MPA (Mission protestante américaine), assez mal répandue dans la région parisienne, ce qui me pousse à suivre, aussi, le culte protestant à la CRTV, juste à la fin de la messe catholique.
Je suis, donc, un enfant de l’église, né dans l’église, élevé dans et par l’église, même si les enseignements qu’elle m’a procurés me permettent, parfois, de la critiquer.
Pardon de vous avoir permis d’entrer dans ma vie religieuse, mais, il le fallait pour vous montrer que je ne suis pas un affreux athé, qui se livre à la critique papale juste pour salir les catholiques. Je le dis parce que, justement, le Saint-Père me dérange avec sa récente sortie sur l’homosexualité.
Qu’a dit le pape François ? « Les personnes homosexuelles ont droit à être dans une famille, ce sont des enfants de Dieu, elles ont droit à une famille, on ne peut évincer personne d’une famille, ni lui rendre la vie impossible à cause de cela. Ce que nous devons faire, c’est une loi d’union civile, elles ont le droit d’être légalement protégées. J’ai défendu cela ».
Mince alors ! Que le pape énonce que les personnes homosexuelles ont le droit d’être dans une famille relève de l’évidence. Ce sont des hommes et des femmes comme vous et moi. Autrement dit, le fait qu’ils soient homosexuels n’y change rien, et ils ont droit au respect inconditionnel dû à la dignité humaine. Ce respect implique aussi qu’ils soient aimés et ne soient ni dénigrés ni moqués. En affirmant cela, le Saint-Père ne fait que confirmer l’enseignement de l’église, qui n’est pas propre à la question de l’homosexualité mais qui, plus largement, distingue toujours la personne de ses actes.
Là où le bât blesse, sérieusement, c’est au sujet des unions civiles. Rappelons que l’église catholique considère, dans la tradition de l’ancien testament et des épîtres de Saint-Paul, notamment, que l’homosexualité est un péché parce qu’elle est intrinsèquement contre-nature. Cette condamnation est ancienne et constante. Il est permis de ne pas y adhérer. Mais, elle a le mérite de la clarté. Très logiquement, l’enseignement de l’église en déduit qu’il n’est pas licite de mettre en œuvre des mesures qui facilitent cet acte. Elle l’a rappelé en 2003 sous la plume du cardinal, Joseph Ratzinger (devenu deux ans plus tard le pape Benoit XVI), préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, dans une longue note relative à l’enseignement moral de l’église :
« L’église enseigne que le respect envers les personnes homosexuelles ne peut en aucune façon conduire à l’approbation du comportement homosexuel ou à la reconnaissance juridique des unions homosexuelles. Le bien commun exige que les lois reconnaissent, favorisent et protègent l’union matrimoniale comme base de la famille, cellule primordiale de la société. Reconnaître légalement les unions homosexuelles ou les assimiler au mariage signifierait non seulement approuver un comportement déviant, et par conséquent, en faire un modèle dans la société actuelle, mais aussi, masquer des valeurs fondamentales qui appartiennent au patrimoine commun de l’humanité. L’église ne peut pas ne pas défendre de telles valeurs pour le bien des hommes et de toute la société ».
La position adoptée par le pape François, successeur de Benoît XVI, est en contradiction avec cet enseignement. En contradiction avec ce que disent de nombreux évêques face aux évolutions de la société. En contradiction avec les écritures. Qu’en penser ?
Gardons-nous d’y voir, comme certains complotistes, une volonté délibérée de détruire les fondements de la morale chrétienne. Gardons-nous tout autant d’une soudaine idolâtrie face à ce merveilleux pape progressiste. La réalité, comme toujours avec lui, est certainement plus complexe. Entre les déclarations à l’emporte-pièce, la volonté de provoquer, la casuistique jésuite et les propos totalement contraires qu’il peut tenir par ailleurs, le moins que l’on puisse dire est qu’une louve n’y retrouverait pas ses petits. Mais, pourquoi le nier, cette déclaration est surprenante. Plus que cela, elle me met très mal à l’aise… (fin de l’éditorial).
Nous vous invitons à savourer le contenu du numéro 491 et vous souhaitons bonne lecture.