Premier ancien chef d’Etat traduit devant la Cour, Laurent Gbagbo était en détention depuis sept ans. Après avoir recouvré la liberté, il va regagner la Côte d’Ivoire, son pays, dans quelques jours. Il en est de même de Charles Blé Goudé. L’élargissement de l’ancien président ivoirien change les cartes de l’élection présidentielle de 2020 qui risque d’être plus ouverte que jamais.
Il va retrouver la liberté après sept années de détention. Laurent Gbagbo a été acquitté, mardi, 15 janvier, de crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale (CPI) , qui a, également, ordonné la mise en liberté immédiate de l’ancien président de la Côte d’Ivoire.
Avec son ancien allié, l’ex-chef des Jeunes Patriotes, Charles Blé Goudé, 47 ans, Laurent Gbagbo, 73 ans, était jugé, depuis 2016, à La Haye, pour les meurtres, viols et persécutions commis pendant la crise post-électorale de 2010-2011. Des violences nées du refus de Laurent Gbagbo d’accepter sa défaite face à son rival, Alassane Ouattara, l’actuel président ivoirien. La crise avait fait plus de 3 000 morts en cinq mois.
Les défenseurs de l’ex-président avaient souligné lors des débats que si des crimes avaient bien été commis durant cette période, rien ne permettait d’en imputer la responsabilité à l’ancien chef de l’Etat. « La Chambre fait droit aux demandes d’acquittement présentées par Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé », l’ex-chef du mouvement des Jeunes patriotes, fidèles à Laurent Gbagbo, « concernant l’ensemble des charges » retenues contre eux et « ordonne la mise en liberté immédiate des deux accusés », a déclaré le juge président la cour.
Avec ce retour de Gbagbo en Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara va devoir revoir sa stratégie. Car son futur parti, le RHDP, devra faire face à l’opposition des deux alliés de poids que sont le PDCI d’Henri Konan Bédié et le FPI (rassemblé ou pas) de Laurent Gbagbo. La donne politique change avec cette libération, sans oublier que Simone Gbagbo, l’épouse de Laurent et bête politique s’il en est, se trouve aussi en liberté depuis plusieurs semaines, libre de poursuivre sa carrière politique.
La vie politique en Côte d’Ivoire où on assiste à une rupture spectaculaire entre Ouattara et Bédié, est en train de connaître une nette vitalité. On a besoin de lancer haut et fort : « Vive la démocratie » !