Est-ce cela la facilitation à la ghanéenne ? Le refus manifeste d’examiner la racine du mal (c’est-à-dire le refus de Ouattara de respecter la constitution) et se borner, juste, à demander d’aller aux élections et de ne pas commettre des violences alors que les plus violents sont les microbes (éléments de Ouattara en personne), est-ce cela la mission assignée par le président, Nana Akufo-Addo, à sa ministre, Shirley Ayorkor Botchwey ? De l’avis de beaucoup, cette dame n’a pas la maturité que requiert sa fonction et fait montre d’inexpérience dans sa facilitation pour qu’on en rajoute. Bref, elle est incompétente. Si la CEDEAO est incapable de résoudre la crise ivoirienne comme elle l’a été (tout le monde l’a vu) pour la crise malienne (avant de commencer à courir après que le colonel Assimi Goïta a sifflé la fin de la danse du ventre), elle risque, cette fois encore, de se mordre les doigts quand la situation lui échappera totalement. Car la situation va lui échapper. En effet, la désobéissance civile va monter en puissance si « le menteur d’Abidjan » ne retire pas sa candidature anticonstitutionnelle controversée. Pour le moment, le président, Nana Akufo-Addo, a un crédit proche de zéro en Côte d’Ivoire, et son action à la tête de la CEDEAO commence à être discréditée dans la mesure où il se raconte à Abidjan que c’est Alassane Ouattara qui aurait financé sa campagne électorale pour devenir président du Ghana. D’où la question qu’on se pose : pourquoi l’envoyer faire une facilitation qui concerne Ouattara son bailleur de fonds ? Quelle situation rocambolesque pour la CEDEAO !
Secrétaire général du FPI (tendance de Laurent Gbagbo), le Dr Assoa Adou n’a pas manqué de dénoncer une telle incongruité dans son point de presse du jour. Voici les grandes lignes de celui-ci :
1. Depuis le 7 août 2020, les populations de Côte d’Ivoire se sont levées pour s’opposer au 3e mandat anticonstitutionnel de M. Alassane Dramane Ouattara. Ces protestations pacifiques sont noyées dans le sang. Les blessés et les emprisonnés se comptent aujourd’hui par milliers. Ces graves violations des droits de l’homme ont été constamment dénoncées par tous les responsables des partis politiques de l’opposition et des organisations de la société civile.
2. Dans l’attente de la réaction de la coalition de l’opposition politique à l’issue de la dernière mission ministérielle de la CEDEAO, notre intervention de ce jour est motivée par les derniers développements de la situation sociopolitique.
D’abord, la mission conjointe de la CEDEAO, de l’UA et de l’ONU du 4 au 7 octobre 2020, et surtout, la mission ministérielle de la CEDEAO du 17 au 19 octobre 2020 conduite par la ministre ghanéenne des Affaires étrangères (qui, sur notre photo, est en grande admiration devant Ouattara. Est-elle venue se faire séduire par Ouattara ? Que non ! Du moins, le pense-t-on dans l’opposition).
Dans leur conclusion, ces misions réduisent la crise pré-électorale actuelle à une simple question de candidats au scrutin présidentiel.
Quelle honte pour l’Afrique !
Monsieur Alassane Dramane Ouattara viole, piétine au vu et su de tous, y compris des chefs d’Etat de la CEDEAO, notre loi fondamentale et ces délégations viennent dire : « Il faut que les candidats s’entendent » pour violer le constitution.
Ces délégations ferment les yeux sur le fait que Monsieur Alassane Dramane Ouattara qui ne peut être candidat au vu de la constitution actuelle ait choisi ses adversaires en éliminant ceux qui en ont le droit, soit quarante (40) candidats sur quarante quatre (44) postulants parmi lesquels le président, Laurent Gbagbo, le premier ministre, Guillaume Soro, le Pr Mamadou Koulibaly et le ministre Marcel Amon Tanoh.
Non ! mesdames et messieurs des missions de la CEDEAO, vous ne rendez pas service à l’Afrique par vos conclusions qui ignorent les revendications légitimes de l’opposition ivoirienne à savoir :
– le respect de la constitution
– le respect des engagements internationaux de la Côte d’Ivoire
– les conditions optimales pour l’organisation des élections transparentes, démocratiques, inclusives et apaisées.
Vous attisez les conflits en Afrique ; vous êtes des partisans du non-progrès de notre continent.
Pour nous au FPI, la crise pré-électorale actuelle pose principalement et essentiellement la question de la construction d’un Etat démocratique, d’un état de droit en Côte d’Ivoire. La Côte d’Ivoire n’est pas et ne sera jamais un royaume où le suzerain dit et fait ce qu’il veut.
3. Le deuxième fait qui motive notre prise de parole de ce jour est le non-respect par M. Alassane Dramane Ouattara des engagements internationaux de la Côte d’Ivoire.
Monsieur Alassane Dramane Ouattara s’oppose à l’application des ordonnances de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) qui font injonction à la Côte d’Ivoire de remettre le président, Laurent Gbagbo, et le premier ministre, Guillaume Soro, sur la liste électorale. Il fait ainsi de la Côte d’Ivoire un Etat voyou et la CEDEAO n’en fait nullement cas.
4. Le troisième fait qui nous amène à parler devant vous ce jour concerne les graves événements qui se déroulent à Yopougon, Divo, Bonoua, Daoukro, Bongouanou, Bangolo et dans bien d’autres villes de l’intérieur du pays.
Des individus abusivement appelés « microbes » mais qui sont en fait des miliciens du RHDP, sont convoyés dans ces localités pour agresser et assassiner, en toute impunité, des manifestants aux mains nues.
En recrutant des individus issus d’un seul groupe ethnique et en les convoyant dans ces localités, M. Alassane Dramane Ouattara crée artificiellement une opposition entre les autochtones de ces régions et les allochtones, ce qui constitue un prélude à des affrontements intercommunautaires. C’est une entreprise diabolique. La Côte d’Ivoire n’a pas besoin de ça.
5. Le Front Populaire Ivoirien dit, par ma voix :
Ivoiriennes, Ivoiriens, nous avons l’obligation de dire non à cette imposture de troisième mandat anticonstitutionnel de M. Alassane Dramane Ouattara.
Ivoiriennes, Ivoiriens, nous avons raison d’exiger le retour du président, Laurent Gbagbo, de tous les exilés et la libération de tous les prisonniers politiques, civils et militaires. La constitution ivoirienne, notre loi fondamentale nous donne le droit de protester, par des moyens légaux, contre l’arbitraire et l’injustice.
6. En tout état de cause, pour la paix en Côte d’Ivoire, le FPI demande, parce qu’il est encore temps :
– l’arrêt de tout le processus électoral
– le report de l’élection présidentielle
– l’ouverture d’un dialogue inclusif entre toutes les parties prenantes.
Ivoiriennes, Ivoiriens, le pays nous appelle ! Personne ne fera le combat à notre place. Levons-nous, la lutte continue !
Je vous remercie.
Dr Assoa Adou, Secrétaire Général du FPI (tendance de Laurent Gbagbo).