Il paraît que le président, Alassane Ouattara, veut la réconciliation. Du moins, c’est ce qui se chante au RHDP, son parti politique. Mais, dans ses actes de tous les jours, on en doute. Le dernier en date, c’est son refus de libérer les prisonniers FPI incarcérés à la MACA, dix ans après la crise post-électorale de 2011. Le 27 juillet dernier, Laurent Gbagbo qu’il a reçu au palais de la présidence le lui avait, pourtant, demandé, publiquement, au nom de la réconciliation, avec l’argument suivant : « Moi leur chef suis dehors, il est normal qu’ils recouvrent, aussi, leur liberté, du moment où ils n’étaient que mes collaborateurs. Mais, la décision vous revient Cher Alassane (pardon Monsieur le Président) quand vous le voudrez bien ». La transcription n’est pas mot à mot, mais voilà l’esprit de la requête formulée par Gbagbo à son prédécesseur qui n’en a dit mot quand son tour de parole arriva.
Aujourd’hui, vendredi, 6 août, veille de célébration de la fête de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, le président de la République a procédé à la libération d’une petite quinzaine de prisonniers parmi lesquels des personnes appartenant au PDCI-RDA, son ex-allié avec qui il s’est brouillé quand il a tourné le dos aux accords qu’il avait signés avec son aîné, Henri Konan Bédié. On y compte, aussi, quelques militants de la société civile et des seconds couteaux du FPI. Voici la liste complète :
1 – N’Dri Kouadio Pierre Narcisse, directeur de Cabinet du président du PDCI-RDA, Henri Konan Bédié. Ouattara l’avait enfermé à la MACA dans le but d’affaiblir Bédié dont il était un pion essentiel dans son dispositif de boycott de la présidentielle.
2 – Aguédé Paulin, Fédéral FPI, adjoint de la Commune de Cocody.
3 – Agnero Semou Sévérin.
4 – Djedjemel Joycelin Lucas
5 – Sie Essoh Sylvain
6 – Egué Essoh Raphaël
7 – Essoh Akpa Léon
8 – Amari Meledje Mathieur
9 – Essis Essoh Charles
10 – Agnero Lath Charles
11 – Sess Lath Alexis
12 – Sob Esmel Thimothée
13 – Abi Porquet
14 – Meless Gnangne Ambroise
15 – Kacou Mel Olivier Patrice
16 – Piehi Wilfried.
Voici la liste des prisonniers que Ouattara a choisi de libérer. Presque tous des seconds couteaux, en dehors du collaborateur direct du président Bédié. Autrement dit, point de général Dogbo Blé (notre photo) proche collaborateur du président Laurent Gbagbo pendant la crise, point de Soul to Soul, proche parmi les proches de Guillaume Soro, et des centaines d’autres qui continuent de croupir à la MACA. Personne ne parle encore de Guillaume Soro que Ouattara avait failli assassiner en Turquie il y a quelques mois, n’eût été la vigilance des autorités et d’un ami personnel (turc) de Soro. Ce dernier se conjuguerait déjà au passé composé.
Bref, il paraît que Ouattara a peur de perdre (rapidement) son pouvoir car il se sait très fragile politiquement depuis la libération de Gbagbo par la CPI où il l’avait envoyé pour mourir. Il se retrouve, aujourd’hui, plus populaire que jamais en Côte d’Ivoire avec comme allié inattendu, Henri Konan Bédié et bientôt, Guillaume Soro. Comme on dit en Côte d’Ivoire, le diable est en train d’être vaincu par la puissance de Dieu.