« Le menteur d’Abidjan » (Ouattara) a beaucoup sous-estimé l’opposition. Ayant pris l’habitude de faire ce qu’il voulait aux Ivoiriens sans réelle réaction de leur part, il pensait faire du Alpha Condé en Côte d’Ivoire en espérant voir le président, Henri Konan Bédié, aller seul à l’élection, content de l’élimination des autres candidats de l’opposition. Que non ! Cellou Dalein Diallo l’a expérimenté en Guinée : une erreur fatale, qui fait qu’aujourd’hui, même ses yeux ne suffisent plus pour pleurer. Le sphynx de Daoukro, lui, a montré au « menteur illimité » qu’il est non seulement son grand-frère, son aîné, mais aussi, son maître en politique, qui unit toute l’opposition, sous sa bannière, contre lui. Conséquence, c’est l’histoire de l’arroseur arrosé.
L’ancien président Ouattara a cru bon de mettre plusieurs leaders de l’opposition en résidence surveillée. Il s’agit d’une véritable séquestration que n’autorise pas la loi ivoirienne car pour ne prendre que l’exemple de Henri Konan Bédié, il est protegé par son statut d’ancien président de la République. Quant au professeur agrégé de cardiologie et secrétaire exécutif du PDCI, Maurice Kakou Guikahué, qui vient d’être déféré au 9e Cabinet d’instruction, à la Cellule spéciale à Angré 7e tranche (il y est avec d’autres responsables du PDCI), le procureur nage en pleine illégalité sur son cas. En effet, ce dernier devait au préalable demander la levée de son immunité parlementaire car il se trouve être député du PDCI-RDA. Mais, c’est vrai que l’ancien président Ouattara n’avait jamais respecté la loi… Ce n’est pas aujourd’hui que son procureur va la respecter.
Cela dit, même s’ils sont beaucoup d’entre eux en résidence surveillée, ils poussent les militants à monter en puissance dans la désobéissance civile. A cause des arbres coupés qui barrent les routes, il est très difficile de circuler à l’intérieur du pays. D’autre part, les ministres ne s’aventurent plus à l’intérieur du pays depuis que les convois de deux ministres, ont été attaqués, à la mitraillette, provoquant des blessés graves et deux morts. La psychose est donc du côté de l’ancien président Ouattara, qui tôt ou tard, constatera le blocage du pays et donc de l’économie. Bref, c’est lui qui a des soucis à se faire et non les leaders de l’opposition qui restent confortablement installés dans leurs cossues maisons, bien gardés par les policiers. De leur lieu de séquestration, ils peuvent passer des messages comme celui diffusé, jeudi, 5 novembre, par le porte-parole par intérim de l’opposition, Dr Albert Mabri Toikeusse (notre photo), au nom du président du Conseil national de transition, Henri Konan Bédié, que nous vous livrons dans son intégralité.
Voici le message du Conseil national de transition à l’attention des populations ivoiriennes et des observateurs attentifs de la situation socio-politique nationale :
« Le mercredi 03 novembre 2020, alors que le Président du Conseil national de la transition, en abrégé CNT, SEM Henri Konan BEDIE, s’apprêtait à délivrer un important message aux populations et à la diaspora ivoiriennes, sa résidence a été prise d’assaut par un impressionnant détachement des forces de l’ordre.
Par la suite, la résidence de SEM Henri Konan BEDIE, Président du CNT, a fait l’objet d’un blocus. Le même blocus est observé devant les résidences de :
– Monsieur Pascal Affi NGUESSAN, ancien Premier Ministre, député de la Nation et Président en exercice de la région du Moronou ;
– Le Dr Abdallah Toikeusse MABRI, ancien Ministre d’Etat, député de la Nation et Président en exercice de la région du Tonkpi ;
– Le Dr ASSOA Adou, ancien ministre et ancien député de la Nation ;
– Le Professeur Hubert OULAYE, ancien ministre et ancien député de la nation.
Dans le courant de la même journée, plusieurs personnalités, proches collaborateurs et parents du Président du Conseil national de la transition ont été interpellés dont l’ancien Ministre, le Professeur Maurice Kakou GUIKAHUE, député à l’Assemblée Nationale.
Depuis ces évènements, l’on enregistre les premières réactions de la communauté internationale, suite à la parodie d’élection présidentielle du 31 octobre 2020.
Le Conseil national de la transition se félicite de ce qu’aucune Chancellerie, aucun pays ami de la Côte d’Ivoire et aucune organisation internationale sérieuse n’ait, à ce jour, accordé le moindre crédit à la forfaiture du 31 octobre 2020.
Le Conseil national de la transition note que certains acteurs de la communauté internationale demandent un retour à l’ordre constitutionnel alors que depuis le 1er novembre 2020, il n’y a plus d’ordre constitutionnel en Côte d’Ivoire puisque l’ex-Président de la République, Monsieur Alassane OUATTARA, a librement fait le choix, par ses violations graves et répétées de la Constitution, des lois de la République et des libertés individuelles, de mettre la légalité en vacances.
C’est pour pallier cette vacance de la légalité que les principaux acteurs politiques ivoiriens, dans un élan d’unité rarement observé en Côte d’Ivoire, ont décidé de mettre en place une légalité de substitution en créant le Conseil national de la transition dont l’objectif principal est de rétablir l’état de droit en Côte d’Ivoire.
En conséquence, le Conseil national de la transition tient à rassurer les populations et la Diaspora ivoiriennes ainsi que les observateurs soucieux de la situation socio-politique nationale qu’il met tout en œuvre pour un retour à la légalité constitutionnelle par la réconciliation nationale, la libération des prisonniers politiques, le retour des exilés et l’organisation d’élections justes, transparentes et inclusives.
Ceci est un combat pour la Côte d’Ivoire. Et il incombe à tous les Ivoiriens d’ici et d’ailleurs.
C’est pourquoi, le Conseil national de la transition demande aux populations et à la diaspora ivoiriennes d’intensifier la mise en œuvre des mots d’ordre déjà lancés.
Défendons nos droits et nos libertés !
Fait à Abidjan, le 5 novembre 2020
Pour le Président du CNT
Le porte-parole par intérim
Dr Abdallah Toikeusse MABRI ».