Laurent Gbagbo, président du Parti des Peuples Africains de Côte d’Ivoire, PPA-CI, revient au premier plan dans le paysage politique de son pays. Lundi, 25 octobre, il a procédé à la nomination des membres de son nouveau parti.
L’ancien président se considère comme un messager et son cheminement à La Haye le prouve : « En 2013, deux juges sur trois avaient décidé de ne pas faire un procès car les charges étaient faibles. Mais malgré cela, on m’a jugé », soutient-il. Avant de poursuivre : « En 2018, deux juges sur trois m’ont blanchi. Me voici devant vous ». Et d’ironiser à l’endroit de ceux dont cette libération reste en travers de la gorge et qui en désespoir de cause, ont affirmé : « Je ne ferai plus de politique. J’irai m’installer au village, etc. Mais, dites-moi, avant de commencer à faire la politique, est-ce que je leur avais demandé leur avis ? Il y a une espèce d’outrecuidance, d’impolitesse à dire ça. Alors, je leur réponds, Moi, je vais faire la politique jusqu’à ma mort ». Car les enjeux sont de taille et concernent toute l’Afrique, d’où la création d’un parti panafricaniste, le PPA-CI. Pourquoi le panafricanisme ? « Avant, les Etats-Unis étaient constitués de 13 Etats. A peu près comme la CEDEAO. Après la guerre de sécession, ils ont aggloméré les autres. Ils sont, aujourd’hui, 51 Etats, à peu près comme l’Afrique. Que voudrais-je dire ? Que ce sont les grands qui sont puissants : Russie, Chine, Etats-Unis, Canada. Mais, chez nous en Afrique, chacun veut être président dans son village. Tant qu’on est dans les micro-Etats, on n’est rien. C’est de là que naît mon panafricanisme. Il reste l’Afrique et l’Amérique latine qui sont encore fragmentées. C’est la raison pour laquelle le PPA-CI fait appel aux autres partis progressistes pour que nous nous unissions ». Et Laurent Gbagbo d’ajouter : « J’ai été le seul président en Côte d’Ivoire à faire élire à l’OUA un Ivoirien comme secrétaire général et comme premier président de la Commission de l’Union africaine. C’était Essy Amara. Le panafricanisme chez moi n’est pas un slogan, mais une réalité. J’y crois. On va y travailler ».