Tidjane Thiam veut être le candidat du PDCI à la prochaine élection présidentielle prévue en octobre-novembre 2025. Certains pensent qu’il est poussé par la France qui ne ne tarit pas d’éloges à son endroit. En tout cas, le fils d’Amadou Thiam est déterminé à conquérir le fauteuil présidentiel.
Or Houphouët disait : “On peut servir à tous les postes, pourvu qu’on y mette tout son cœur.” Le premier président de la Côte d’Ivoire. voulait signifier que ce n’est pas uniquement en occupant le poste de président de la République que l’on sert son pays.
Petit-fils d’Houphouët, Thiam est présenté comme un banquier qui aurait fait des merveilles ailleurs. Si tant est qu’il a sauvé des banques ou entreprises en Europe, pourquoi ne créerait-il pas une grande banque comme Jean Kacou Diagou, qui fonda NSIA en 1995 ? Cette banque donnerait du travail à des Ivoiriens au chômage et il leur apprendrait comment on dirige une banque, comment on fait pour que cette banque ne puisse pas tomber en faillite.
Quant à l’histoire selon laquelle il serait riche et possèderait un important carnet d’adresses, elle ne peut émouvoir ou impressionner que les personnes naïves et ayant la mémoire courte car on nous avait déjà annoncé un tel homme il y a quelques années et cet homme lui-même avait promis de donner des milliards aux villes qu’il visitait pendant la campagne électorale de 2010. Or, non seulement, les villes n’ont rien obtenu, mais, le pays n’a jamais été autant endetté que sous son règne.
Moi, si j’étais un parent d’Houphouët, et dans le souci d’épargner d’autres crises inutiles aux Ivoiriens, je me contenterais de servir mon pays dans le domaine qui est le mien : la création et la gestion d’une banque.
Un pays est différent d’une banque. Pour espérer le diriger, il faut avoir un lien fort avec lui, avoir parcouru ses villages et hameaux, avoir souffert et pleuré avec lui, avoir pris sa défense quand il était malmené, attaqué et piétiné. Tidjane Thiam l’a-t-il fait ?
L’Afrique d’aujourd’hui a besoin d’hommes et de femmes libres et souverainistes et non de banquiers sans cœur et à la solde de l’Occident.
Jean-Claude Djéréké
est professeur de littérature à l’Université de Temple (Etats-Unis)