Depuis le 10 octobre qu’il est interpellé, publiquement, et par voie diplomatique via son représentant sous-régional, Mohamed Ibn Chambas, Antonio Guterres faisait le mort. Jeudi, 22 octobre, il a pondu un communiqué d’une neutralité légendaire dans lequel il se garde de prendre position. Il s’est borné à rappeler ses grands principes onusiens. Douze jours après l’appel au secours formulé par le président, Henri Konan Bédié. Entretemps, on a compté plus de « 50 morts » dont les plus récents sont ceux de Dabou (une dizaine) qu’il évoque dans son message. Disons que c’est une mise en bouche, qui devrait donner de l’appétit au secrétaire général. Le plat de résistance (aloko et poulet DG), c’est pour bientôt. Il sera obligé d’entrer pieds et mains dans la facilitation comme cela lui est demandé par l’opposition.
Jeudi, 22 octobre, son porte-parole a publié le communiqué suivant :
« Le secrétaire général s’inquiète de la situation tendue en Côte d’Ivoire avant l’élection présidentielle du 31 octobre. Il condamne les événements violents à Bonoua et Dabou qui ont fait plusieurs morts et exprime ses sincères condoléances aux familles des victimes.
Le secrétaire général réitère son appel aux leaders politiques et d’opinion pour qu’ils rejettent tous discours haineux et incitations à la violence d’inspiration politico-ethniciste. Il encourage tous les acteurs politiques et leurs partisans à s’engager dans un dialogue constructif et à créer un environnement propice à la tenue d’élections inclusives et pacifiques.
Le secrétaire général réitère au peuple ivoirien le soutien continu des Nations-Unies en faveur de la consolidation de la démocratie et de la cohésion nationale » (fin du communiqué).
Antonio Guterres doit, déjà, affûter ses armes de facilitateur en Côte d’Ivoire. Lui-même ou son envoyé spécial. Il doit bien se dire que si à huit jours de l’élection, on compte autant de morts en Côte d’Ivoire où l’opposition appelle au retrait de la candidature d’Alassane Ouattara dit « le menteur d’Abidjan » et au report de la présidentielle entre autres exigences, ce n’est pas pour envisager la tenue de celle-ci qui devrait en théorie avoir lieu le 31 octobre. D’autant plus que les deux candidats retenus, à savoir, Henri Konan Bédié et Pascal Affi N’Guessan, ont appelé leurs militants et sympathisants, pas plus tard qu’hier, 22 octobre, à accentuer la désobéissance civile jusqu’au retrait de la candidature de Ouattara.
Antonio Guterres doit donc vite s’organiser pour arrêter les tueries qui ont cours dans le pays : Alassane Ouattara entretient une milice qui fait couler beaucoup de sang. Le SG doit le savoir. Même si les Ivoiriens savent qu’il appartient (d’abord) aux Ivoiriens de résoudre le problème Ouattara sans rien attendre de l’extérieur (le roi des Ashanti l’a encore répété à Henri Konan Bédié à Accra il y a quelques jours), il n’en demeure pas moins vrai que les Nations-Unies font partie des instances qui avaient installé Alassane Ouattara (de la façon qu’on sait) au pouvoir en 2011. Voilà pourquoi il appartient au successeur de Ban Ki-moon (notre photo), le faiseur de cette besogne, de le débarrasser du paisible et accueillant peuple de Côte d’Ivoire.