Le président du Ghana et président en exercice de la CEDEAO, Nana Akufo-Addo, est à la manœuvre. Le dossier ivoirien étant plus lourd que ses frêles épaules, il se fait, désormais, assister par son prédécesseur à cette même fonction, le président du Niger, Mahamadou Issoufou. Ce dernier est un modèle en Afrique dans la mesure où il a décidé de quitter le pouvoir à l’issue de son deuxième et dernier mandat. Un mauvais exemple donc pour le « menteur d’Abidjan » qui, lui, cherche à mourir au pouvoir. Tous deux, selon nos informations, sont arrivés hier soir à Abidjan où ils doivent rencontrer les deux camps (notre photo d’archives).
Ce même vendredi, 16 octobre, matin, les leaders de l’opposition avaient prévu de se retrouver à la Maison du PDCI, à Cocody, pour une séance de travail. Après celle-ci, le président, Henri Konan Bédié, et ses pairs leaders de l’opposition, devaient, ensemble, donner une conférence de presse pour renforcer encore plus le blocus qu’ils sont en train de mettre sur la distribution des cartes électorales que la CEI (sur ordre du « menteur d’Abidjan ») a diligentée en Côte d’Ivoire et à l’étranger. Depuis deux jours, les envoyés spéciaux de la CEI sont refoulés dans plusieurs localités de Côte d’Ivoire quand leurs enveloppes contenant les bulletins de vote ne sont pas carrément arrachées et brûlées, parfois, devant les objectifs des téléphones portables. Notons que les bulletins de vote ont subi ce mauvais sort dans les villes suivantes : Divo, Sikensi, Daoukro, Prikro, M’Bahiakro, Grand Zattry, Issia, Ouellé, etc.
Ouattara qui est obsédé par sa réélection par tous les moyens, n’entend plus et ne voit plus. Sa seule préoccupation est de faire voter la Côte d’Ivoire le 31 octobre même si c’est une centaine de personnes qui votent après avoir marché sur une marmaille de cadavres. Quand il organisait ses coups d’état et différentes rébellions, il demandait l’impossible à ses rebelles, en leur disant : « Allez-y. Foncez. Nous allons gérer toute difficulté après ».
Il a laissé entendre au président ghanéen qu’il pourrait retirer sa candidature à certaines conditions. Mais ses conditions à lui sont inacceptables pour l’opposition. Car il n’a plus rien à imposer : on lui demande juste de respecter la constitution dont il est le garant et qu’il ne se représente plus.
Mahamadou Issoufou et Nana Akufo-Addo, n’ont pas à faire le jugement de Salomon : Ouattara a déjà bénéficié d’un jugement politique sous Laurent Gbagbo, en 2005, en acceptant qu’il soit candidat alors que sa nationalité ivoirienne « douteuse » selon la décision du juge du Conseil constitutionnel Tia Koné, ne le lui permettait pas. Cette fois, il ne va pas exiger le retrait de qui que ce soit à cette élection présidentielle sous prétexte que c’est la condition pour que lui, Ouattara, le menteur chronique de la Côte d’Ivoire, puisse se retirer. C’est inacceptable et surtout anti-juridique.