C’est la première fois, depuis plusieurs années, qu’on voit la Côte d’Ivoire dans cet état. Où rien ne fonctionne car pays bloqué. Pour répondre à l’arrestation des leaders de l’opposition unie et au placement en résidence surveillée du président du Conseil national de transition (CNT) et du PDCI, Henri Konan Bédié, et d’autres responsables de l’opposition, à force d’être moquée dans les réseaux sociaux par les jeunes burkinabé qui affirment que le supplice que l’ancien président Ouattara fait endurer au peuple de Côte d’Ivoire, est, tout simplement, impossible et inimaginable dans leur pays, la jeunesse ivoirienne a décidé de prendre son destin en main, en paralysant purement et simplement, l’ensemble de la Côte d’Ivoire, depuis ce lundi, 9 novembre et ce, jusqu’au départ du « menteur permanent », jure-t-elle. La première journée de blocus connaît un succès total. Il n’y a rien à redire. Même la proclamation de la victoire du « menteur » par le Conseil constitutionnel, ce jour, s’est déroulée dans une indifférence totale, dans une salle quasi-vide (puisque les manifestants avaient menacé d’incendier les voitures de ceux qui s’aventureraient dehors).
Ce lundi, 9 novembre, la Côte d’Ivoire nage, donc, dans un désordre indescriptible. On ne dirait pas qu’il y a un gouvernement en place. Tous les ministres sont terrés chez eux et les manifestants ont décrété zéro personne dans les bureaux. Ce blocage a été demandé par le président du CNT et du PDCI, Henri Konan Bédié.
Presque toutes les villes sont touchées : Bondoukou, Tanda, Zoukougbeu, Bonon, Daloa, Arrah, Toumodi, Abidjan, Daoukro, Divo, Abengourou, Songon, Yopougon, Bongouanou, Bonon, Gonaté, Gagnoa, Yamoussoukro (notre photo), San pedro, Bingerville, Dabou, Bonoua, Toumodi, Grand Yapo, Agboville, Alepé, connaissent une fièvre rarement vue ces dernières années.
Si à Abidjan, les policiers jouent au chat et à la souris avec les bandes de jeunes qui bloquent les rues, incendient pneus et voitures, provoquant la non-ouverture des commerces et des services administratifs et privés, la capitale politique, Yamoussoukro, et la ville natale du président Bédié, Daoukro, sont, depuis le matin, entre les mains des jeunes manifestants. Les forces de défense et de sécurité font profil bas.
De grands axes routiers comme l’autoroute du Nord qui relie Abidjan et l’intérieur du pays, et les axes routiers Bondoukou-Tanda, Bonon-Daloa, sont sous blocus par la population en réponse au blocus de la résidence du président Henri Konan Bédié et des principaux leaders du CNT. C’est la réponse du berger à la bergère.
Les arbres coupés ont rendu ce lundi 9 novembre pratiquement impossible la circulation sur l’autoroute du Nord.
La situation va rester telle quelle jusqu’au départ du « menteur suprême », crient les manifestants.
Le blocage de l’autoroute est visible
Voici le point de la situation dans la région du Moronou ce lundi 9 novembre à 11 heures. Dans les 32 autres régions du pays, c’est du pareil au même.
1- DEPARTEMENT DE BONGOUANOU
– BONGOUANOU VILLE (fief de Pascal Affi N’Guessan actuellement embastillé par Ouattara), ville morte avec des barrages dans toute la ville suivie d’une marche occasionant la fermeture de toutes les administrations. Les voies d’accès de la ville sont bloquées à Kangandi à l ‘entrée et à Broukro à la sortie.
– Sous-Préfecture de N’GUESSANKRO
Grande marche dans la ville. La Sous-Préfecture est restée fermée. Les voies d’accès de la ville sont bloquées jusqu’à nouvel ordre.
– Sous-Préfecture de N’GUESSANKRO. La sous-préfecture est fermée. Les voies d’accès de la ville bloquées.
– Sous-Préfecture D’ANDÉ
La Sous-Préfecture est fermée. L’axe KOTOBI – Daoukro inaccessible à cause de multiples barrages dans tous les petits villages sur l’axe.
2 – DEPARTEMENT D’ARRAH
– ARRAH COMMUNE : Grande marche dans la ville occasionnant la fermeture de la préfecture, de la Sous-Préfecture, de la mairie. Le fédéral, Ekanza, interpellé par les CRS pendant 30mn, a été rapidement relâché suite à la mobilisation de la population.
– Sous-Préfecture de KOTOBI
La Sous-Préfecture est fermée. La ville de KOTOBI paralysée par de multiples barrages dans la ville. L’entrée de la région est inaccessible depuis le premier village d’ABONGOUA.
– Sous-Préfecture de KREGBÉ
La Sous-Préfecture est fermée. L’accès de la ville est impossible à cause de multiples barrages.
3 – DEPARTEMENT DE M’BATTO
– M’BATTO COMMUNE. La Ville est morte à cause de multiples barrages. Il y a une grande marche suivie de la fermeture de toute l’administration de la ville.
– Sous-Préfecture d’ASSAHARAH : elle est fermée. Les voies d’accès de la ville bloquées par des troncs d’arbre
– Sous-Préfecture de TIEMELEKRO : elle est fermée. Les voies d’accès de la ville bloquées par des troncs d’arbre.
– Sous-Préfecture d’ANNOMANBA : elle est fermée. Les voies d’accès de la ville bloquées par des troncs d’arbre.
En résumé, le pays depuis ce lundi, 9 novembre, vit au ralenti avec le lancement de ce mot d’ordre, qui prendra fin, disent les manifestants, avec le départ du « menteur illimité ».