COUP D’ETAT AU GABON : La CEEAC quitte Libreville pour s’installer à Malabo (pour combien de temps ?)

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C’est le revers de la médaille. Côté pile, le Gabon n’a pas bougé de la CEMAC qui réunit les pays membres de la zone franc, tous francophones ou presque. Mais côté face, il est suspendu de la CEEAC qui rassemble les pays de l’Afrique centrale. La CEEAC n’a pas fait dans la dentelle. Pas de favoritisme. Elle n’a fait qu’appliquer les textes qui régissent son fonctionnement. Rien donc de nouveau sous le ciel bleu de Libreville.

Par décision n°71/CEEAC/COM/PR/23 du 15 novembre 2023 portant mise en place des conditions de délocalisation provisoire du personnel désigné de la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), à Malabo (République de Guinée équatoriale), le président de la CEEAC, ambassadeur Gilberto da Piedade Verissimo, décide que le personnel de la Commission est appelé à être en poste, à Malabo, au plus tard, le 3 janvier 2024 (sur notre photo, il est avec le général-président de transition le 10 octobre à Libreville) . La délocalisation du personnel se fera par vagues conformément au calendrier fixé par l’institution.

Les dépenses relatives au déplacement des effets personnels des membres de la Commission et du personnel délocalisés, seront supportées par la Commission de la CEEAC. Ce transport se fera par avion affreté sur la base d’une liste des effets comprenant le poids, préparé par chaque personnel et déposé à la DRHMG au plus tard le 30 novembre 2023. Ne sont pas pris en charge les frais relatifs au transport des véhicules, bateaux, caravanes, mobilier, animaux et œuvres d’art.

Les contraintes personnelles relatives au déménagement provisoire à Malabo, seront traitées au cas par cas sur la base des demandes écrites transmises au secrétariat administratif (DRH), jusqu’au 25 novembre 2023, en considération des intérêts supérieurs de la communauté.

Ce n’est pas la première fois qu’on parle d’un déplacement de siège d’institution en Afrique centrale. En 2013, la CEMAC quittait Bangui pour une délocalisation provisoire à Malabo. Ce provisoire a duré 10 ans, le retour de la CEMAC (et de l’école inter-Etats des Douanes) n’ayant été effectif que cette année, avec la désignation du nouveau président de la CEMAC, l’Equato-Guinéen, Baltazar Engonga Edjo, et surtout, l’insistance de Faustin Archange Touadéra, devenu président en exercice de la CEMAC pour un an. Il en a profité pour régler cette affaire qui traînait en longueur. Cela dit, le déplacement de la CEMAC n’était pas causé par un coup d’état militaire, mais par un excès de violences armées des Séléka et des Anti-Balaka, qui affectaient la capitale centrafricaine et le reste du pays.

La CEMAC à peine partie, voilà qu’arrive la CEEAC à Malabo, pour une durée, là aussi, indéterminée, la transition au Gabon devenant une incertitude.

Rappelons qu’en dehors de la CEMAC, le Gabon a été exclu de toutes les instances où il siégeait jusqu’au retour au pouvoir d’un président de la République démocratiquement élu, en août 2025 en principe. On peut citer en vrac, l’Union africaine mais aussi l’Organisation internationale de la Francophonie, qui tenait une Conférence ministérielle à Yaoundé, début novembre, à laquelle le Gabon n’avait pas été convié. Pour cause de coup d’état.

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