Le commandant en chef de la Garde républicaine, l’unité d’élite de l’armée du Gabon, le Général, Brice Oligui Nguema, a été nommé « président de la transition » par les militaires, qui ont congédié le pouvoir vacillant d’Ali Bongo Ondimba, ce 30 août 2023. Cette nouvelle vient d’être rendue publique dans un communiqué lu à l’antenne de la télévision Gabon 24, ce même mercredi. Cette télévision construite par le patriarche qui se trouve au sous-sol du Palais du Bord de Mer.
« Le Général Oligui Nguema Brice a été désigné à l’unanimité président du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), président de la transition », a déclaré un officier en présence de dizaines d’officiers supérieurs et généraux, qui représentent tous les corps de l’armée gabonaise. Au moins, en Afrique centrale, au sein de la CEEAC (Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale), on sait accepter ce qui doit l’être, ce qui n’est pas le cas en Afrique de l’Ouest où la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) est devenue la spécialiste de tourner en rond sans avancer alors que le général-président, Abdourahamane Tiani, est aux commandes du Niger et que Mohamed Bazoum ne sortira de sa résidence surveillée que pour aller en exil en France chez son ami, Emmanuel Macron, ou chez Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire.
Grand connaisseur du palais présidentiel, le Général, Brice Oligui Nguema, avait, déjà, occupé la très délicate fonction d’aide de camp du patriarche Ondimba. Il était à ses côtés, avec le grade de capitaine quand ce dernier décéda en Espagne, dans une clinique, en juin 2009.
Comme il l’a indiqué, dans la journée, Ali Bongo Ondimba a largement failli : 1) Il voulait s’octroyer un troisième mandat de sept ans, après avoir effectué deux mandats en toute sécurité. 2) Il n’est pas en santé comme tout le monde le sait et a gouverné pendant ce deuxième mandat par procuration. 3) Son élection s’est déroulée dans de pires conditions, qui n’honorent pas un pays où il fait bon vivre comme le Gabon. Pour passer en force pendant cette présidentielle, le pouvoir a fermé les frontières, déclenché un couvre-feu, désactivé internet et les réseaux sociaux, renvoyé depuis l’aéroport Léon Mba les observateurs et journalistes étrangers qui venaient couvrir les élections, suspendu les chaînes d’informations étrangères comme RFI, France 24 et TV5 Monde, etc. Ceci pendant trois jours avant de déclarer, ce mercredi, 30 août, à 5 heures du matin (heure de Libreville), Ali Bongo Ondimba, vainqueur de l’élection présidentielle avec plus de 64% des voix.
Le Général, Brice Oligui Nguéma, a dit que l’armée a été obligée de prendre ses responsabilités. Qui peut le contredire ? Il y en a pas beaucoup au Gabon pour le faire. Autant donc dire que le coup d’état est consensuel et le bienvenu.
Pas une goute de sang n’a coulé. L’ancien président et son épouse se trouvent en résidence surveillée dans leur vaste palais de la Sablière. Entourés de leurs médecins.