Le 21 mars 2016, Jean Pierre Bemba Gombo avait été déclaré coupable au delà de tout doute raisonnable par la CPI (Cour pénale internationale), en tant que chef militaire, de deux chefs de crimes contre l’humanité (meurtre et viol), et de trois chefs de crimes de guerre (meurtre, viol et pillage).
Ces crimes ont été commis en République centrafricaine (RCA) par un contingent du Mouvement de libération du Congo (MLC), du 26 octobre 2002, ou vers cette date, jusqu’au 15 mars 2003. Ancien vice-président de la République démocratique du Congo (RDC), Jean Pierre Bemba Gombo faisait, effectivement, fonction de chef militaire et savait que les forces du MLC placées sous son autorité et son contrôle effectifs commettaient ou allaient commettre les crimes visés par les charges, a soutenu la CPI.
Jean Pierre Bemba Gombo a été arrêté par les autorités belges, le 24 mai 2008, en exécution d’un mandat d’arrêt délivré par la CPI, et il a été remis à la Cour, le 3 juin 2008. Le procès a débuté le 22 novembre 2010.
Mardi, pour expliquer la peine prononcée, la Chambre de première instance III a déclaré avoir jugé que les crimes de meurtre, de viol et de pillage étaient d’une grande gravité. Elle a, aussi, conclu que deux circonstances aggravantes s’appliquaient au crime de viol, en ce qu’il avait été commis contre des victimes, particulièrement, vulnérables et avec une cruauté particulière. La Chambre a conclu qu’une circonstance aggravante s’appliquait au crime de pillage, lui aussi, commis avec une cruauté particulière. En outre, elle a conclu que le comportement coupable de l’accusé était d’une grande gravité. Enfin, elle est convaincue qu’aucune circonstance atténuante ne s’applique en l’espèce.
La totalité du temps que l’accusé a passé en détention sur ordre de la Cour depuis le 24 mai 2008 sera déduite de la peine à purger. L’Accusation et la Défense peuvent interjeter appel de la peine au motif d’une disproportion entre celle-ci et les crimes, a précisé la CPI. La Défense de Bemba a, d’ores et déjà, fait appel, selon la secrétaire générale du MLC, Eve Bazaiba Masudi.
Cette décision de la CPI va faire réfléchir les chefs de guerre qui écument encore les forêts africaines, notamment, en RCA, où des milices refont surface, commettant à nouveau exactions sur exactions, malgré l’élection d’un nouveau président de la République et de nouveaux députés à l’Assemblée nationale. Nul doute qu’en se mettant hors la loi, tout chef de guerre s’exposera au même type de verdict qui frappe, aujourd’hui, Jean Pierre Bemba Gombo. Il appartient, maintenant, à chaque chef de guerre ou à tout fauteur de trouble pouvant causer des crimes de sang, de réfléchir, d’abord, avant d’agir. Car la CPI n’est pas loin.