L’ancien chef de guerre congolais, Bosco Ntaganda, a été reconnu coupable par la CPI (Cour pénale internationale) de crimes de guerre et crimes contre l’humanité pour des exactions commises en 2002 et 2003 en République démocratique du Congo (RDC).
La CPI a reconnu coupable, lundi, 8 juillet, l’ancien chef de guerre congolais, Bosco Ntaganda, de crimes de guerre et crimes contre l’humanité pour des exactions commises, en 2002 et 2003, en Ituri, dans le Nord-Est de la RD Congo.
« La chambre considère Bosco Ntaganda coupable de meurtres, d’avoir dirigé intentionnellement des attaques contre des civils, de viols, d’esclavage sexuel, de persécutions et de pillages en tant que crimes de guerre et crimes contre l’humanité », a déclaré lors d’une audience le juge Robert Fremr.
Surnommé « Terminator », Bosco Ntaganda est accusé d’avoir commandité, programmé et planifié des meurtres, pillages et viols d’enfants soldats, commis par ses troupes en 2002-2003. Bosco Ntaganda aurait, également, coordonné la logistique et fourni les armes à ses troupes. Un conflit qui a coûté la vie à plus de 60 000 personnes selon les ONG. La peine sera prononcée au cours d’une prochaine audience, a précisé le juge Fremr.
Le juge a énuméré, pendant de longues minutes, les charges retenues contre l’ancien chef de guerre, reprenant les termes de l’accusation. Au cours du procès, débuté en septembre 2015, celle-ci avait dressé à l’aide de témoignages, un tableau épouvantable des exactions présumées commises sous les ordres de Ntaganda, comme des exécutions à coups de machette et des femmes enceintes éventrées.
Ancien général redouté de l’armée congolaise, Bosco Ntaganda, 45 ans, a été reconnu coupable de 13 crimes de guerre et de cinq crimes contre l’humanité, pour lesquels il a plaidé non coupable en 2015.
Né au Rwanda où il a fait ses armes avec le Front patriotique rwandais (FPR actuellement présidé par le président rwandais Paul Kagame), l’ex-chef de guerre, issu d’une famille tutsi, avait la réputation d’être un leader charismatique. Général de l’armée congolaise de 2007 à 2012, il est, ensuite, devenu l’un des membres fondateurs du groupe rebelle M23, qui a, finalement, été vaincu par les forces du gouvernement congolais en 2013.
A la suite de dissensions accompagnées de combats au sein du mouvement, Bosco Ntaganda est contraint à fuir au Rwanda, et à se réfugier à l’ambassade des Etats-Unis à Kigali, d’où il demandera son transfert à la CPI, une initiative inédite dans l’histoire de la juridiction.
Bosco Ntaganda est l’un des cinq chefs de guerre congolais à avoir été traduit devant la Cour, fondée en 2002 pour juger des pires atrocités commises dans le monde.