Il faut tout faire pour que le Gabon ne ressemble pas au Cameroun et au Congo-Brazzaville où les détourneurs de fonds publics sont les rois du pays. Sinon, il y aurait lieu de se poser la question de la véritable utilité du « coup de la libération » et son slogan de l’« atteinte vers la félicité ». Dans les faubourgs de Libreville et les villages les plus réculés du Gabon, on y croit. Brice Oligui Nguéma est, donc, sous surveillance. Il est attendu comme véritable espoir pour tous les « makayas » qui le regardent avec les yeux de Chimène.
Les Gabonais étaient peinés de voir qu’une bonne partie du troisième gouvernement de Raymond Ndong Sima soit constitué de plusieurs délinquants financiers notoires. Des individus passibles de tribunaux pour atteinte à la fortune publique. Afriqueeducation.com avait d’ailleurs titré : « Gabon : Nouveau Gouvernement (façon façon) » qui ne faisait vraiment pas honneur au général-président et à son premier ministre. Mais voilà que la roue se met à tourner dans le bon sens.
L’ancien ministre de l’Economie, Mays Mouissi, (aujourd’hui à l’Environnement) dont le nom était régulièrement cité, non seulement, pour avoir laissé la dette gabonaise filer à l’anglaise (comme un illustre amateur) au point de provoquer des défauts de paiement, puis, la suspension des décaissements de la Banque africaine de développement et de la Banque mondiale, devra répondre aux questions des fins limiers de la CNLCEI. La justice pourrait vite prendre le relai car les faits concordants de détournements de fonds sont parlants. Bien réels. Il n’est pas seul (sur notre photo, les ministres Mouissi et Mba à Washington pour représenter le Gabon aux réunions du FMI et de la Banque mondiale).
L’expert-comptable, Charles Mba (qui aime trop jouer de son appartenance à la franc-maçonnerie) n’est pas en reste. Il est prévu qu’il subisse le même interrogatoire. On ne comprenait pas que son directeur de cabinet croupisse, actuellement, en prison depuis quelques jours pour des faits d’atteinte à la fortune publique et que, lui, non seulement, soit reconduit à son poste de grand argentier du Gabon, mais, continue de se la couler douce, alors que son nom est, aussi, cité dans de sombres affaires de détournements. Il y en a d’autres y compris des militaires qui vont, également, défiler devant la CNLCEI.
Mention Bien au général-président, Brice Oligui Nguema, même si sa méthode mérite d’être mieux comprise, voire, bien expliquée : il leur a redonné sa confiance en les reconduisant dans le gouvernement, et quelques heures, après, il leur a collé la CNLCEI. Il faut être Brice pour le faire. Les Gabonais ne bouderont pas leur plaisir de voir de sinistres appauvrisseurs de l’Etat commencer à rendre des comptes.
Le Gabon étant comme une « maison de verre » (c’est le maître à penser du général-président qui le disait), sa transparence ne tardera pas à être louée en zone CEMAC : on ne couvre pas ceux qui piochent dans les caisses de l’Etat. Ce changement de cap l’aidera, à coup sûr, à redorer son blason, qui commençait à être terni. Sa popularité va, incontestablement, remonter. Et pour cause ! Il siffle la fin de la récréation, montrant qu’il ne fait aucune place à l’impunité.
Les Gabonais ont la chance d’avoir un président de transition, qui est un militaire de haut vol qui sait frapper fort quand il faut et pardonner si on le mérite. C’est pour cette raison que son fameux « coup de la libération » sans effusion de sang du 30 août 2023 a été plébiscité par une grande majorité des Gabonais. Il lui reste maintenant à transformer son essai : les détourneurs de fonds publics doivent, sans état d’âme, se retrouver à « Sans Famille ». Car sur cette terre, on récolte ce que l’on sème.