Le président rdcongolais, Félix Tshisekedi, a bien suivi le feuilleton Trump-Zelensky pour comprendre que la diplomatie du Chef de la Maison Blanche, pour son mandat actuel, serait centrée sur l’économie, avec comme principale cible désignée, la Chine. Pour couper l’herbe sous les pieds du Rwanda (qui profite de l’argent des ressources minières rdcongolaises), il a proposé la signature de toutes sortes d’accords miniers avec les Etats-Unis au lieu que les entreprises américaines continuent de se ravitailler auprès du Rwanda dont le sous-sol n’a pas de matières premières. Donald Trump qui est homme d’affaires avant d’être le président des Etats-Unis, a sauté sur l’occasion et changé, complètement, d’épaule le fusil que Washington portait sur ce conflit.
La RDCongo est l’un des pays les plus riches du monde en ressources naturelles, notamment, en minerais stratégiques comme le cobalt, le cuivre et le coltan, qui semblent être les plus stratégiques pour les sociétés américaines et européennes. Sous Joseph Kabila, la Chine avait réussi son implantation dans le secteur minier où l’Etat central ne bénificiait pas de grand-chose. C’était une contrebande généralisée. Pour faire contrepoids à cela, le Rwanda a proposé et obtenu la signature d’une Convention minière avec la Commission de l’Union européenne. Cette convention vient d’être largement dénoncée par le parlement européen qui a demandé à Ursula von der Leyen de l’annuler. Pour la simple raison que le Rwanda ne dispose pas de ses mines dans son sous-sol et que l’argent perçu dans cette transaction alimente la guerre que ce pays mène en RDCongo.
Tshisekedi réussit auprès de Trump là où il avait échoué auprès des Européens. L’arrivée de Trump dans ce dossier va donc changer la donne. Déjà, le gel des avoirs qui financent la rébellion du M23 et du Rwanda en RDCongo est une mesure forte qui s’accompagne du gel des avoirs du général James Kabarebe et du porte-parole de M23 et de l’Alliance du Fleuve Congo. C’est un avertissement non voilé à Paul Kagamé lui-même. L’ambassadeur de Grande-Bretagne à Kigali a été désigné par son gouvernement pour surveiller le retour des soldats rwandais partis combattre en RDCongo au Rwanda. Parce qu’on demande, maintenant, à Kagamé de se désengager sans autre forme de procès.
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Désormais, et dans un proche avenir, les entreprises occidentales vont acheter leurs minérais dont les terres rares auprès de la RDCongo et non plus du Rwanda. C’est un échec cuisant qui s’annonce pour Paul Kagamé et auquel il ne s’attendait pas. Il n’aura qu’à s’en prendre à Donald Trump.
Porte-parole du président rdcongolais, Tina Salama précise que « Le président Félix Tshisekedi invite les Etats-Unis, dont les entreprises s’approvisionnent en matières premières stratégiques auprès du Rwanda, à venir les acheter directement chez nous, les véritables propriétaires ». Voilà qui est dit et qui va se faire. Mais après combien de dizaines de milliers de morts et de destruction de biens ?