Arrêté et détenu du 11 au 17 janvier, le journaliste djiboutien, Mohamed Ibrahim Waïss, a été victime de graves violences de la part de la Section de recherches et de documentation (SRD), la police politique du petit dictateur, Ismaël Omar Guelleh (notre photo le montrant affalé dans son canapé). Les gendarmes l’ont contraint, par la force, à signer un procès verbal, contre son gré, et à livrer ses identifiants et mots de passe Facebook, afin de publier, en son nom, des images insultantes à l’encontre de l’opposition. Pauvre pouvoir de Guelleh ! On le sent au bout du rouleau.
Afrique Education et Reporters sans Frontières (RSF) dénoncent, avec la plus grande énergie, les conditions de détention dont le journaliste a été victime : privé de tout contact avec son avocat, il n’a pas eu accès à un médecin après ces violences, et a refusé de manger par peur que la nourriture de la prison de Gabode n’ait été empoisonnée. Le régime de Guelleh est, tellement, aux abois qu’il en est capable. Face à l’absence de charges, le Tribunal de Djibouti devant lequel le reporter a comparu, le 17 janvier, n’a pas eu d’autre choix que de le relâcher. Il est, néanmoins, reconvoqué le 24 janvier. Pourquoi ? Mystère et boule de gomme !
RSF avait, déjà, défendu le journaliste, arrêté, arbitrairement, à plusieurs reprises, ces dernières années : il a, ainsi, passé plus de quatre mois dans la même prison de Gabode, en 2011, quelques jours, en décembre 2013 et dix jours en août 2014. Autrement dit, il est devenu, par la force des choses, un habitué de ce sinistre lieu.
Mohamed Ibrahim Waïss n’est pas le seul journaliste dans le viseur des autorités puisque son arrestation a précédé, de peu, celle de Kadar Abdi Ibrahim, co-directeur de L’Aurore, un journal lancé, il y a quelques mois, par la principale coalition d’opposition, l’Union pour le salut national (USN). Kadar Abdi Ibrahim a été arrêté, le 14 janvier, pour avoir publié, en Une, la photo d’une victime du massacre de Buldhuquo, lors duquel les policiers ont ouvert le feu sur une manifestation interdite, faisant, au moins, 29 morts (lire www.afriqueeducation.com), d’après la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH). Relâché, le 16 janvier, il reste poursuivi bien que les parents de la défunte -une fillette de 7 ans- aient confirmé qu’ils ne portaient pas plainte pour l’utilisation de la photo.
« A l’approche des élections présidentielles d’avril 2016, les autorités djiboutiennes cherchent à réprimer toute voix dénonçant les agissements du gouvernement, déclare Christophe Deloire, secrétaire général de RSF. Nous demandons aux autorités djiboutiennes d’abandonner ces poursuites judiciaires et de cesser de harceler les journalistes ».
A Djibouti, les journaux sont, traditionnellement, les porte-paroles des différents partis politiques mais au fil des ans, les organes d’opposition ont, progressivement, disparu. Objets d’un harcèlement permanent et de campagnes d’intimidation orchestrées par le gouvernement, les journalistes sont, régulièrement, arrêtés et torturés, avant d’être relâchés et poursuivis en justice.
La situation s’est aggravée, depuis le début de la campagne du président sortant, Ismaël Omar Guelleh, candidat à un 4ème mandat. Les autorités djiboutiennes ne reculent devant rien pour faire taire l’opposition et les arrestations de journalistes se multiplient.
Djibouti est classé 170 sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse 2015 établi par RSF. Ismaël Omar Guelleh est devenu une véritable horreur ! Quelqu’un de tout simplement affreux !
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