Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) s’est réuni, mardi, 21 septembre, au sujet des accusations visant sa directrice, Kristalina Georgieva, accusée de pressions pour favoriser la Chine lorsqu’elle dirigeait la Banque mondiale. Le dossier étant de la plus haute importance pour les Etats-Unis qui utilisent tous les moyens pour contrecarrer l’influence de plus en plus grandissante de la Chine dans le domaine de l’économie et des affaires, le conseil d’administration a convenu de se revoir « bientôt », sans annoncer de décision dans l’immédiat. La décision à prendre, à savoir, la démission contrainte ou le maintien de Kristalina Georgieva, ferait l’objet actuellement d’âpres négociations entre les Etats-Unis et ses partenaires du G7 (Allemagne, Grande Bretagne, France, Italie, Japon et Canada).
Un « premier compte-rendu » du « rôle présumé de la directrice générale, Kristalina Georgieva, dans le (rapport) Doing Business 2018 de la Banque mondiale, tel que décrit dans le rapport d’enquête », a été réalisé, mardi, 21 septembre, auprès du conseil d’administration par le comité d’éthique, a indiqué le FMI dans un communiqué.
« Le conseil d’administration a souligné l’importance qu’il attachait à la réalisation d’un examen approfondi, objectif et en temps voulu et a convenu de se réunir à nouveau prochainement pour une discussion plus approfondie », est-il précisé.
Les dirigeants du FMI ont « fait le point sur les discussions menées par le comité d’éthique jusqu’à présent et (ont) eu un échange de point de vue préliminaire sur le rapport et la réponse à celui-ci de la directrice générale », est-il également détaillé.
Le conseil d’administration s’était déjà réuni jeudi et vendredi, immédiatement, après que l’enquête a été rendue publique, avec Kristalina Georgieva, qui conteste les accusations.
La directrice du FMI a été mise en cause pour avoir, alors qu’elle était directrice générale de la Banque mondiale, en 2017, fait supposément pression sur les équipes pour favoriser la Chine dans un classement sur l’environnement pour les entreprises dans les différents pays, dans un contexte d’intimidations et de culture « toxique ».
L’enquête, réalisée par un cabinet indépendant à la demande du comité d’éthique de la Banque mondiale, avait suscité des réactions d’inquiétudes quant à la perte de confiance envers les institutions internationales.
Kristalina Georgieva et Jim Yong KimLe président américain de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, ici, avec Kristalina Goergieva alors directrice générale de la même institution, avait démissionné contre toute attente en janvier 2019 pour laisser sa place à cette dernière.
Le Trésor américain, équivalent du ministère de l’Economie et des Finances, avait indiqué qu’il analysait le rapport, dont il a jugé les conclusions « préoccupantes ». Les voix américaines sont, en effet, celles qui pèsent le plus lourd au conseil d’administration du FMI – organe chargé notamment de choisir le directeur général – et le pays dispose également d’un droit de veto.
La Banque mondiale avait, elle, immédiatement, annoncé qu’elle cesserait de publier ce rapport.
Les pressions exercées, selon l’enquête, par Mme Georgieva et le président de la Banque mondiale à l’époque, Jim Yong Kim, visaient notamment à modifier la méthodologie pour permettre à la Chine de ne pas plonger dans le classement.