“J’ai peur dès que je commence à filmer”, confie à RSF (Reporters sans Frontières) un journaliste piégé au Nord de la Bande de Gaza – une zone qui représente près d’un cinquième du territoire de l’enclave palestinienne. Ils ne sont plus qu’une poignée à y rendre compte de l’offensive meurtrière de Tsahal (armée israélienne) dans des conditions sécuritaires effroyables et avec des coupures d’électricité et d’Internet incessantes.
A Gaza, les autorités israéliennes s’obstinent à rendre les conditions du journalisme impossible, et ce, d’une manière plus offensive encore au Nord du territoire, empêchant, de fait, toute image et toute voix qui pourraient rendre compte de la guerre en cours et des conditions humanitaires effroyables imposées à la population. Israël compromet, ainsi, le travail de la justice qui se base, en partie, sur les témoignages des victimes civiles consignés par les journalistes. Cet état de siège sur l’information est intolérable, déclare RSF.
L’organisation condamne ce black-out de l’information par l’armée israélienne et continue à porter tous les manquements de l’Etat à ses obligations devant la justice internationale. Depuis le 7 octobre 2023, plus de 140 journalistes ont été tués à Gaza par l’armée israélienne dont, au moins, 39 dans l’exercice de leur travail.
Face à cette situation effroyable, RSF se mobilise en ouvrant un centre au Liban pour apporter une aide matérielle et psychologique aux journalistes de la région, notamment, ceux qui couvrent le conflit à Gaza. RSF a, également, déposé quatre plaintes auprès de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre commis par Israël contre les journalistes.