EBOLA : Une « urgence » mondiale, selon l’OMS

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L’épidémie d’Ebola en cours en République démocratique du Congo (RDC) reste une « urgence » sanitaire mondiale, a déclaré, vendredi, 18 octobre, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), à l’issue d’une réunion de son comité d’urgence.

L’OMS, qui avait déclaré l’épidémie urgence sanitaire mondiale le 17 juillet, était tenue de réévaluer la situation dans un délai de trois mois.

« L’urgence de santé publique sera maintenue pendant trois mois supplémentaires » et « le comité d’urgence sera ré-convoqué dans trois mois », a déclaré le directeur général de l’OMS, le directeur général, l’Ethiopien, Tedros Adhanom Ghebreyesus (sur notre photo à Butembo en RDC), lors d’une conférence de presse. « Cette épidémie reste complexe et dangereuse », a-t-il dit, déplorant, par ailleurs, le manque cruel de fonds.
L’urgence sanitaire mondiale est une mesure exceptionnelle, décrétée précédemment que quatre fois par l’OMS : en 2009 pour la grippe H1N1, en 2014 pour la poliomyélite, en 2014 pour l’épidémie d’Ebola qui a fait plus de 11.300 morts dans trois pays d’Afrique de l’Ouest (Liberia, Guinée, Sierra Leone) et en 2016 pour le virus Zika.

Déclarée le 1er août 2018 à Mangina, l’épidémie d’Ebola en cours en RDC a fait quelque plus de 2.150 morts.

De retour de RDC, le directeur du Programme pour les urgences de l’OMS, Michael Ryan, avait fait part, la semaine dernière, de son « optimisme prudent », expliquant que l’épidémie était « confinée » à une plus petite région. Celle-ci est, toutefois, difficile d’accès, située en zone rurale et présentant d’importants défis en matière de sécurité.

Le ministère de la Santé de la RDC a noirci le tableau, en début de semaine, en annonçant que la maladie avait ressurgi dans l’Ituri, dans le Nord-Est du pays, après près de 300 jours sans nouveau cas notifié.

« Le nombre de cas a diminué chaque semaine, au cours des quatre dernières semaines. Mais, ces tendances encourageantes doivent être interprétées avec prudence », a relevé M. Tedros. « La région est très complexe et très instable. Nous avons fait des progrès très importants, le nombre de cas a chuté, mais, s’il y a des incidents de sécurité, nous risquons de perdre ce que nous avons gagné jusqu’ici, c’est pourquoi nous nous abstenons de spéculer » sur une date de fin de l’épidémie.

L’épidémie d’Ebola est la dixième sur le sol congolais, depuis 1976, et la deuxième la plus grave de l’Histoire après celle de 2014 en Afrique de l’Ouest.

Depuis cette terrible épidémie, un vaccin expérimental a été mis au point par Merck Sharp and Dohme, et est, désormais, utilisé dans les régions infectées de RDC. Plus de 230.000 personnes ont été vaccinées. Ce vaccin a reçu le feu vert de l’Agence européenne du médicament (EMA), premier pas vers sa commercialisation.

Un deuxième vaccin expérimental fabriqué par la filiale belge de Johnson & Johnson doit être introduit en novembre, selon le Dr Jean-Jacques Muyembe, qui dirige la riposte congolaise contre l’épidémie en RDC. Selon l’OMS, il doit être utilisé dans des zones qui ne sont pas affectées par l’épidémie.

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