Le nombre d’universités sur le continent africain s’est fortement accru ces dix dernières années. Cependant, le taux d’accès à l’université reste faible et la demande en matière d’enseignement supérieur demeure importante. Pour satisfaire les besoins, les universités africaines réfléchissent aujourd’hui à l’amélioration de la qualité de leurs programmes, mais aussi à la façon de favoriser l’accès à l’enseignement supérieur.
De son côté, l’Union Africaine s’est lancée dans un processus d’harmonisation des programmes de l’enseignement supérieur à l’échelle du continent. En parallèle, elle soutient la création d’une Université panafricaine qui permettra de former une main d’œuvre hautement qualifiée destinée aux secteurs économiques porteurs.
Développer l’accès à l’enseignement supérieur: une nécessité pour l’Afrique
Les progrès de l’éducation en Afrique et la croissance démographique du continent font qu’aujourd’hui, de nombreux jeunes frappent annuellement aux portes des universités et des établissements d’enseignement supérieur africains. Malgré la libéralisation du secteur qui a permis de multiplier le nombre d’établissements à travers le continent (800 universités et instituts d’études supérieures recensés), le taux d’admission annuelle dans les structures d’accueils existantes reste encore très faible. L’enseignement à distance pourrait cependant aider à résoudre les problèmes de la pénurie d’enseignants et d’accès à l’éducation en Afrique.
Harmonisation des programmes
L’Union Africaine (UA), de son côté s’est lancée dans un processus d’harmonisation des programmes d’enseignement supérieur afin de favoriser l’intégration universitaire et combler le vide constaté entre les systèmes disparates qui est une des conséquences du passé colonial des Etats qui ont toujours du mal à se départir des modèles d’enseignement européens.
Vers une université panafricaine
Le conseil exécutif de l’UA a émis l’idée de création d’une université panafricaine en vue de consolider la coopération et la communication entre les institutions africaines de l’enseignement supérieur. Cette université comprend cinq Instituts qui correspondent aux cinq domaines thématiques jugés pertinents pour le développement et la croissance de la jeunesse africaine: les Sciences spatiales, les Sciences hydrauliques et énergétiques (y compris le changement climatique), les Sciences fondamentales, la Technologie et l’Innovation, les Sciences de la vie et de la terre (y compris la santé et l’agriculture), mais aussi la Gouvernance et les Sciences humaines et sociales.
Les cinq Instituts seront implantés dans les cinq régions de l’Afrique: Afrique du Nord, Afrique de l’Ouest, Afrique centrale, Afrique orientale et Afrique australe et chaque institut comprendra un réseau de Centres disséminés à travers le continent et travaillant sur les mêmes domaines thématiques listés ci-dessus.
Les ministres africains de l’Education, qui se sont réunis le 13 mai 2011 à Nairobi, au Kenya, sous l’égide de la Conférence des ministres de l’Education de l’Union africaine (COMEDAF), ont déjà préparé les détails du lancement de la PAU.
Le défi se situe maintenant au niveau de l’Assemblée des chefs d’Etat et de gouvernement, qui se verront soumettre les détails lors du sommet en Guinée équatoriale, afin d’accélérer le processus de création de l’Université panafricaine.