Le premier ministre égyptien, Ibrahim Mehleb, a présenté, samedi, 12 septembre, la démission de son gouvernement au président, Abdel Fatah al-Sissi, qui l’a acceptée. Fin de partie pour Mehleb, qui, a, néanmoins, su gérer la période tumultueuse que le pays a connue, après l’élection controversée du président, Abdel Fatah al-Sissi. L’ex-ministre du Pétrole, Chérif Ismaïl, a été chargé de former le nouveau gouvernement. Il s’y attèle depuis ce matin et devrait pas tarder dans la soirée ou demain, de faire part de son architecture pour validation au chef de l’Etat.
Aucune explication pour cette démission n’a été donnée dans l’immédiat. Toutefois, tenaillé par les questions sécuritaires de plus en plus récurrentes avec la résurgence des attaques de l’Etat islamique, et par les difficultés économiques croissantes (la baisse des revenus du pétrole des richissimes pays du Golfe, pèse dans leur générosité à l’égard de l’allié égyptien), l’homme fort du pays a besoin de relancer la machine, sans quoi il ne sera pas crédible aux yeux de ses partenaires non arabes.
Le président a salué les « efforts accomplis par son premier ministre et son équipe durant cette période difficile de l’histoire du pays ». C’est le moins qu’on puisse dire quand on sait d’où vient Abdel Fatah al-Sissi, l’ex-maréchal de l’armée égyptienne.
Cacique du parti de Hosni Moubarak renversé en 2011 à la suite d’une révolte populaire, Ibrahim Mehleb avait été nommé au poste de premier ministre début 2014, pour donner des gages de continuité. Son travail, a jugé le président, est désormais terminé. Place à de nouveaux objectifs au moment où l’agrandissement du Canal de Suez connaît un grand succès commercial et où le pays s’apprête à accueillir une base navale russe, ce qui devrait a priori renforcer sa sécurité. Une première depuis Nasser. Le nouveau gouvernement devra, aussi, lutter contre la corruption, une véritable plaie de l’économie égyptienne. L’arrestation, il y a quelques jours, du ministre de l’Agriculture le prouve. Un événement qui a plutôt fait mauvais genre et qui donne des certitudes à la population de penser des gens du pouvoir qu’ils sont « Tous pourris ! ».
Les élections législatives débuteront le 17 octobre, un scrutin que de nombreux observateurs jugent joué d’avance.