ENERGIES POUR L’AFRIQUE : A qui profite l’initiative du Français Jean-Louis Borloo ?

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Qu’est-ce qui fait courir le centriste, Jean-Louis Borloo, après qu’il ait abandonné la politique, en France, pour des raisons de santé ? Alors que tout le monde lui souhaitait un prompt rétablissement et une excellente convalescence, le voilà, qui cherche à rebondir….en Afrique, toujours et encore, l’Afrique. Le continent des opportunités et de toutes les possibilités.

Ca fait, donc, un an que celui qui avait failli être le successeur de François Fillon, à Matignon, en 2011, avant que Nicolas Sarkozy, ne se ravise, parcourt le continent noir. Après avoir eu des portes ouvertes, surtout, en Afrique noire francophone (Françafrique oblige !), le voilà, qui essaie d’obtenir des financements pour rendre opérationnelle son agence dédiée à l’électrification de l’Afrique. Il compte sur la Conférence Climat 21 (COP21), à Paris. Auparavant, il va tenter de séduire les Africains et les Européens réunis, à Malte, les 11 et 12 novembre, lors d’un Sommet consacré à l’immigration.

Ce mardi, 3 novembre, après-midi, il devait chercher à obtenir un accord, dans ce sens, à l’Assemblée nationale française après avoir, déjà, reçu le quitus au Sénat. Au Palais Bourbon, il aura même le renfort du président du parlement panafricain, le Camerounais, Roger Nkodo Dang, venu d’Afrique du Sud dire aux députés français du bien qu’il pense de l’initiative Borloo.

Trêve de plaisanterie ! Qu’on cesse d’infantiliser l’Afrique. En ce début de 3e millénaire, il est indécent qu’un ancien ministre français, Jean-Louis Borloo, ou quelqu’un d’autre, venant d’un autre pays européen ou américain, se lance, comme cela, dans le lobbying, sur une question aussi importante, qui tient à cœur les Africains, et qui est au centre de leur émergence économique. L’Afrique en a marre de ce genre d’initiatives venues d’ailleurs, pour le soi-disant bien-être des Africains, alors que l’Afrique n’y est associée, nulle part, ni avant, ni pendant, ni à côté de sa conception.

Preuve que Borloo, dans sa lancée, ne sait pas s’arrêter, il est allé jusqu’à proposer à l’ancien président de la BAD, le Rwandais, Donald Kaberuka, de le recruter afin qu’il travaille pour lui sur ce projet.

Sans dire les choses qui fâchent, disons, simplement, que le nouveau président de la BAD, le Nigerian, Akinwumi Adesina, a comme priorité, justement, le développement de l’électrification de l’Afrique et celui de l’agriculture. Depuis sa prise de fonction, il y a 5 mois, il parcourt l’Afrique pour signifier cette priorité aux dirigeants du continent. Il faut plutôt l’aider.

Jean-Louis Borloo est, parfaitement, libre de créer son agence, mais qu’il n’en fasse pas une affaire africaine comme c’est le cas. Son initiative est une affaire privée qui le regarde, lui, et ceux qui l’y ont poussé, à savoir, Total, Bolloré, Bouygues, Dalkia, Vinci, et d’autres.

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