Face au défi du nombre croissant d’étudiants, la troisième Conférence mondiale sur l’enseignement supérieur se réunira du 18 au 20 mai 2022, à Barcelone, en Espagne, pour tracer une vision renouvelée de l’enseignement supérieur pour la prochaine décennie.
235 millions d’étudiants sont inscrits dans l’enseignement supérieur dans le monde, un nombre qui a plus que doublé au cours des vingt dernières années et qui doublera encore au cours de la prochaine décennie.
Face à cette demande croissante, comment assurer un enseignement supérieur de qualité, adapté aux enjeux de notre siècle tels que le développement durable ? Comment soutenir la mobilité académique dans le monde ? Quels enseignements tirer de la pandémie de COVID-19 ? Ces questions seront au cœur de la 3e Conférence mondiale de l’UNESCO sur l’enseignement supérieur.
Elle réunira plus de 1 500 participants issus d’universités, de gouvernements, d’agences multilatérales, du secteur privé et de la société civile, qui partageront leurs expériences et leurs idées afin de dessiner une feuille de route commune et mondiale pour la décennie à venir.
La directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay (notre photo), le ministre espagnol des Universités, Joan Subirats, le président de la Generalitat de Catalunya, Pere Aragonès, et la maire de Barcelone, Ada Colau, s’exprimeront lors de la cérémonie d’ouverture.
Malgré une augmentation remarquable des inscriptions – avec des hausses de plus de 200 % en vingt ans dans des régions telles que l’Afrique subsaharienne, l’Asie centrale et l’Asie du Sud et du Sud-Est – les disparités persistent. L’Asie de l’Est et du Sud-Est, l’Amérique latine et les Caraïbes comptent entre 40 et 50 % d’une classe d’âge inscrite dans l’enseignement supérieur. Ils ne sont que 25 % en Asie centrale et du Sud. Et ce chiffre chute à 9 % pour l’Afrique subsaharienne.
Elargir l’accès à l’éducation est nécessaire, mais a aussi d’importantes implications logistiques et budgétaires pour les gouvernements, en particulier, pour les pays en développement. Dans de nombreux pays, la tendance est d’augmenter les frais d’inscription et les autres coûts indirects, mais cela fait alors peser la charge financière sur les étudiants et leurs familles.
Accroître la mobilité des étudiants
A l’échelle mondiale, 6 millions d’étudiants poursuivent leurs études dans un pays autre que leur pays d’origine. Ils devraient être 8 millions d’ici à 2025. Cette mobilité est un atout dans leur cursus universitaire, elle contribue aussi à renforcer le partage des connaissances et la compréhension mutuelle. Mais, pour soutenir cette dynamique, des cadres internationaux sont nécessaires.
L’UNESCO s’appuiera sur la Conférence de Barcelone pour appeler ses Etats membres à poursuivre la ratification de la Convention mondiale sur la reconnaissance des qualifications relatives à l’enseignement supérieur, premier traité des Nations-Unies dans ce domaine, qui renforce la coopération interuniversitaire et la recherche transfrontalière. Quatorze Etats ont déjà ratifié ce texte – il ne manque que six signatures supplémentaires pour qu’il puisse entrer en vigueur.
Tirer les enseignements de la pandémie
La pandémie de COVID-19 a mis à l’épreuve les systèmes d’enseignement supérieur. Elle s’est traduite par des pertes d’apprentissage et un accroissement des inégalités. Elle a aussi révélé que les systèmes d’enseignement supérieur qui bénéficient d’un financement public important résistent mieux à une crise globale, qu’ils sont davantage en mesure d’assurer la continuité des enseignements et de garantir l’inclusion du plus grand nombre d’étudiants. La Conférence tirera les leçons des deux dernières années pour imaginer des systèmes à la fois plus solides et plus résilients.
Afin d’élaborer la feuille de route pour l’enseignement supérieur d’ici à 2030, la Conférence se penchera sur les thèmes suivants : (1) l’impact de la COVID-19 sur l’enseignement supérieur ; (2) l’enseignement supérieur et les objectifs de développement durable ; (3) l’inclusion ; (4) la qualité et la pertinence des programmes ; (5) la mobilité universitaire ; (6) la gouvernance ; (7) le financement ; (8) la production de données et de connaissances ; (9) la coopération internationale ; et (10) l’avenir de l’enseignement supérieur.
Le Conseil international des sciences (CIS), l’Association internationale des universités (AIU) figurent parmi les partenaires de la conférence, tout comme le Réseau mondial des universités pour l’innovation (GUNi/ACUP) ou l’Association catalane des universités publiques.