Réélu sur la promesse qu’il fera tout pour redorer le blason des Etats-Unis, Donald Trump est déjà à pied d’œuvre. En Afrique subsaharienne, notamment, où son premier mandat avait très négativement marqué les esprits, le président américain a tenu compte des critiques et prévu de changer les choses. En bon capitaliste, il ne compte établir des relations qu’avec les dirigeants africains qui seront disposés à privilégier les intérêts de son pays.
Ce sentiment s’est confirmé à travers les noms des personnes qui sont actuellement pressenties pour épauler le diplomate américain en chef, Marco Rubio, pour conduire la politique étrangère des Etats-Unis en Afrique subsaharienne. Selon des sources, Dr. John Peter Pham devrait prendre la tête du bureau Afrique du département d’Etat. Pendant que Joe Foltz deviendrait, quant à lui, le responsable Afrique du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.
Ayant dans le passé endossé le rôle d’émissaire de Donald Trump au Sahel et dans les Grands Lacs, Dr. John Peter Pham connaît bien l’Afrique. Son retour aux avant-postes signale la volonté de Washington de composer avec des personnes d’expérience capables de sceller des ententes avec les leaders africains. D’ailleurs, il a d’ores et déjà indiqué parfaitement comprendre que les nations africaines veuillent une part beaucoup plus conséquente de leurs revenus miniers.
Joe Foltz s’est fait un nom au sein de la sous-commission des Affaires étrangères pour l’Afrique de la Chambre des représentants en proposant des mesures visant à contrer l’influence russe et chinoise en Afrique, Amérique du Sud et Asie du Sud-Est. Il n’aura pas de mal à trouver sa place dans l’équipe de la politique étrangère américaine en Afrique subsaharienne, notamment, lorsqu’il s’agira de formuler des contre-propositions aux offres de développement des BRICS.
Tout porte à croire que ce deuxième mandat de Donald Trump sera fondamentalement différent du premier, le milliardaire républicain étant plus tourné vers les projets à valeur ajoutée que vers les aides. Ceci augure d’excellentes opportunités pour le continent africain et ses dirigeants, qui auront toute la latitude de choisir avec qui ils veulent faire affaire et dans quels degrés. La souveraineté de chaque pays étant acquise et ne devant plus faire l’objet d’un quelconque débat.
Paul-Patrick Tédga
MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)