ETATS-UNIS : La mort du sénateur John McCain ou la fin du plus grand contradicteur républicain de Donald Trump

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L’élu républicain était soigné, depuis 2017, pour un cancer du cerveau. Sa famille a annoncé, vendredi, 24 août, qu’il avait décidé d’arrêter tout traitement. John McCain était le seul républicain qui donnait de la réplique à Donald Trump et n’hésitait à voter contre ses extravagances au Congrès. Trump le redoutait plus que tout démocrate. Il faut donc croire que son décès va donner du répit au chef de la Maison Blanche qui est prié de ne pas assister aux obsèques de l’ancien pilote de chasse au Vietnam conformément à son testament. Les larmes de crocodile de Donald Trump, visiblement, John McCain, même outre tombe, n’en veut pas.

Le sénateur, John McCain, figure non conformiste de la politique américaine, est mort, samedi, 25 août, à l’âge de 81 ans. Selon le bureau de l’élu républicain, il est décédé dans l’après-midi dans son Etat de l’Arizona, entouré de son épouse, Cindy, et de ses proches. John McCain était soigné, depuis 2017, pour un glioblastome, une forme très agressive de cancer au cerveau.

John McCain, fils et petit-fils d’amiraux, a, d’abord, été pilote de chasse, engagé dans la guerre du Vietnam où il a été blessé et emprisonné pendant plus de cinq ans. Il a été, longuement, torturé par ses geôliers, ce qui en a fait un farouche opposant à la torture et aux interrogatoires « musclés » de la CIA sous la présidence de George W. Bush.

Après son retour aux Etats-Unis à la fin de la guerre du Vietnam, John McCain a été élu à la Chambre des représentants, puis, au Sénat, où il avait conservé son siège depuis 1986. Candidat malheureux aux primaires de son parti, en 2000, face à George W. Bush, il a remporté l’investiture républicaine en 2008. Il a, finalement, perdu l’élection présidentielle face à Barack Obama.

Considéré comme un interventionniste en politique étrangère, persuadé que l’Amérique devait défendre ses valeurs dans le monde entier, le vétéran a été l’un des partisans les plus farouches de la guerre d’Irak. Il a, ensuite, continué à promouvoir un rôle militaire américain fort à l’étranger et une hausse du budget militaire, se marginalisant au fil des années dans un parti républicain désireux de se recentrer sur les priorités domestiques. D’autres causes ont animé sa carrière, notamment, la réforme du système d’immigration ou encore celle du financement électoral.

Il affichait son mépris pour Donald Trump

Malgré le traitement pour son cancer, puis, son absence de Washington depuis décembre dernier, John McCain est resté, relativement, actif politiquement. En 2017, il a défié le président, Donald Trump, en votant contre sa réforme du système de santé. Le sénateur ne cachait pas son mépris pour les idées et les manières du nouveau locataire de la Maison Blanche, qu’il qualifiait de « mal informé » et « impulsif ».

Le vétéran a, longtemps, cultivé l’image d’un républicain indépendant au franc-parler, ce qui lui a valu des conflits avec de nombreux opposants politiques ainsi qu’avec des membres de son parti. Son dévouement patriotique était, toutefois, reconnu par tout l’échiquier politique américain. Le chef de l’opposition démocrate du Sénat, Chuck Schumer, a proposé de renommer le bâtiment du Capitole où John McCain avait ses bureaux en hommage au vétéran.

De nombreux hommages politiques

« John et moi venions de générations différentes, avions des origines complètement différentes, et nous nous sommes affrontés au plus haut niveau de la politique, a également réagi l’ancien président démocrate, Barack Obama, sur Facebook (en anglais). Mais nous partagions, malgré nos différences, une fidélité à quelque chose de plus élevé, les idéaux pour lesquels des générations entières d’Américains et d’immigrés se sont battus et se sont sacrifiés. »

L’ancien président démocrate, Bill Clinton, a, également, rendu hommage à John McCain, soulignant qu' »il avait souvent mis de côté l’appartenance partisane » pour servir son pays. L’ancien vice-président et candidat démocrate à la présidentielle, Al Gore, a déclaré avoir « toujours admiré et respecté John » parce qu’il œuvrait toujours à « trouver un terrain d’entente, aussi difficile que ce soit ». Pour le sénateur républicain, Lindsey Graham, « l’Amérique et la Liberté ont perdu l’un de leurs plus grands champions ».

Donald Trump n’a, en revanche, tweeté qu’un court message en hommage à John McCain, samedi soir : « Mes condoléances et mon respect les plus sincères pour la famille du sénateur John McCain. Nos cœurs et nos prières sont avec vous ! », a écrit le président américain sur le réseau social. George W. Bush a, lui, salué un « homme de profonde conviction et un patriote au plus haut degré ».

Rien à dire concernant l’Afrique et John McCain. Le continent noir n’était pas son principal sujet de prédilection.

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