Cotonou, Bruxelles, Montréal, Buenos Aires… 41 villes, 25 pays, 3 continents : la résistance populaire face au F CFA reflète l’intérêt des citoyens et mouvements panafricains pour cette cause et leur détermination à mettre fin à la servitude monétaire, qui empêche le décollage économique et entrave la justice sociale.
Au cours de la mobilisation tri-continentale du samedi, 11 février 2017, les personnalités politiques, experts économiques, militants et représentants de la société civile, ont apporté des réponses en détaillant les principales stratégies pour sortir du F CFA et créer une nouvelle (et vraie) monnaie africaine.
A Paris, l’économiste, Nicolas Agbohou, le directeur de la Banque centrale de la République argentine, Pedro Biscay, et l’essayiste, Kemi Seba, co-fondateur de l’ONG URPANAF, ont dénoncé le système néocolonial qui porte atteinte à la dignité des Africains et les maintient dans l’extrême pauvreté.
La révolution panafricaine contre le F CFA est porteuse d’un espoir de changement. Seul un bloc d’ex-colonies françaises refusent, encore, l’affranchissement monétaire. Or, selon l’économiste, Nicolas Agbohou, «un Etat moderne ne peut exister sans une banque centrale. C’est un attribut de souveraineté fondamental et de puissance ».
Une responsabilité historique échoit, donc, aux dirigeants africains, qui ne peuvent plus se dérober. « Cette monnaie est une construction propre à la France. Le temps est arrivé d’en finir avec ce colonialisme économique », a conclu Kemi Seba.
A Abidjan, Mamadou Koulibaly, professeur d’économie, a estimé que « la sortie du F CFA n’est plus une option. C’est une nécessité vitale, logique et historique ». Avant de préciser : « Ce sont les chefs d’Etat qui peuvent dénoncer et impulser la sortie du F CFA. Mettez donc au pouvoir des présidents qui veulent qu’on sorte de cette servitude monétaire » , a-t-il conclu. On note que les présidents des plus grands pays, membres de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine), à savoir, le Sénégalais, Macky Sall, et l’Ivoirien, Alassane Ouattara (notre photo), ne jurent que par le F CFA. Il y a, donc, du chemin à parcourir avant de renverser la table.
A Buenos Aires, autour d’Alejandro Vanoli, ex-président de la Banque centrale de la République d’argentine, les participants ont, quant à eux, discuté des solutions alternatives pertinentes face aux effets dévastateurs de la globalisation de l’économie, de la mondialisation néolibérale et de l’hégémonie des multinationales.
Pays et villes ayant abrité les manifestations du 11 février 2017 :
AFRIQUE : Dakar, Kaolack (Sénégal), Bamako (Mali), Bobo-Dioulasso, Ouagadougou (Burkina Faso), Niamey (Niger), Cotonou, Natitingou, Bohicon (Bénin), Abidjan (Côte d’Ivoire), Brazzaville (Congo), Yaoundé, Douala (Cameroun), Libreville (Gabon), Lomé, Kara, Dapaong (Togo), N’Djamena (Tchad).
EUROPE : Paris, Metz, Marseille, Bordeaux, Strasbourg (France), Londres (Royaume-Uni), Bruxelles, Liège (Belgique), Lausanne (Suisse), Florence, Milan, Padoue, Rome (Italie), Francfort, Hambourg (Allemagne), Glasgow (Ecosse), Moscou (Russie), Kiev (Ukraine).
AMERIQUES & CARAÏBES : New York (USA), Port-au-Prince (Haïti), Montréal (Québec), Ottawa (Canada), Buenos Aires (Argentine), Basse-Terre (Guadeloupe, France), Saint-Laurent-du-Maroni (Guyane, France).