La diplomatie française en Afrique s’apprête à faire à nouveau l’objet d’un test dans les semaines à venir. Et pour cause, l’édition 2023 du One Forest Summit, un événement portant sur les enjeux forestiers, se tiendra à Libreville les 1 et 2 mars prochains, et sera co-organisé avec la France.
Un déplacement du président de la République française, Emmanuel Macron, en terre gabonaise est donc prévu, ce qui n’a pas du tout l’air d’enchanter un nombre croissant de concitoyens du chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba.
En effet, plusieurs campagnes ont récemment vu le jour sur les réseaux sociaux pour dénoncer cette visite du dirigeant de l’Hexagone jugée inappropriée, notamment, en raison du contexte électoral actuel au Gabon, mais aussi, pour exprimer leur ras-le-bol face à l’ingérence de la France dans les affaires internes du Gabon.
Des pétitions appelant à des manifestations pacifiques, sous la forme de villes mortes et de concert de casseroles, pendant la tenue dudit Sommet ont parallèlement été lancées, et sont en train de récolter des signatures.
Bien que ces mouvements soient pour le moment de petite ampleur, ils ne doivent en aucun cas être négligés puisqu’ils sont des dérivés du sentiment antifrançais, qui se propage en Afrique depuis un long moment, et qui, au final, a conduit au repli de la France dans plusieurs pays africains.
Les hautes autorités gabonaises ayant traditionnellement toujours entretenu de bonnes relations avec le locataire de l’Elysée, il sera intéressant de voir comment elles s’y prendront pour empêcher que le sort de la Centrafrique, du Mali et du Burkina Faso, ne devienne le leur dans un futur proche.
Paul Patrick Tédga
MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)