Deux décrets, parus, mercredi, 13 novembre, suppriment le Comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage, et créent, à la place, la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, présidée par l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault.
Un premier décret, signé du ministère de l’Intérieur, reconnaît comme établissement d’utilité publique, la «Fondation pour la mémoire de l’esclavage», qui avait été annoncée, en 2016, par l’ancien président, François Hollande. Un second décret du ministère des Outre-Mer, entérine la suppression du Comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage (CNMHE), qui existait, depuis 15 ans, et qu’elle va remplacer. La convention de partenariat entre l’Etat et la Fondation pour la mémoire de l’esclavage doit être signée, vendredi, 15 novembre, à Matignon. Présidée par l’ancien premier ministre et ancien maire de la ville de Nantes, Jean-Marc Ayrault, la Fondation sera logée à l’Hôtel de la Marine, Place de la Concorde, où l’abolition de l’esclavage fut décrétée, le 27 avril 1848, par Victor Schoelcher.
Le CNMHE était une instance consultative présidée par l’historien Frédéric Régent. Dans un communiqué, ce dernier souligne que le comité peut se prévaloir «d’un bilan riche de réalisations», dont l’institution de la journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions (le 10 mai) et de la journée nationale en mémoire des victimes de l’esclavage (23 mai).
«Le CNMHE salue la création de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage. Dotée de nouveaux moyens, cette nouvelle structure sera à même de poursuivre et d’amplifier les acquis de ces quinze dernières années», écrit-il.
La Fondation aidera «à replacer l’esclavage dans le temps long de l’Histoire de la France, du premier empire colonial français à nos jours, car il est impossible de parler de la France d’aujourd’hui sans parler de son passé colonial, sans dire en particulier le rapport singulier qu’elle entretient avec le continent africain, cette relation complexe et profonde qui est devenue une part inaliénable de nos identités respectives», avait déclaré Emmanuel Macron en avril 2018.
Selon le site de la mission de préfiguration de la Fondation, elle devrait disposer d’un budget annuel de 2,2 millions d’euros dont la moitié apportée par l’Etat, le reste par des mécènes.