Alpha Condé, le chef de l’Etat guinéen, lui-même, ancien enseignant d’universités de la région parisienne, suit cette affaire de très près, en contact direct avec les autorités françaises. Il faut dire qu’il y en a marre de ces cas de racisme, qui, parce que banalisés, se déroulent, désormais, au vu et au su de tous, sans honte des qu’en dira-t-on. Si tel n’était pas le cas, le jeune enseignant-chercheur guinéen, Mamadou Barry, n’aurait jamais (jamais) été attaqué par quelqu’un qu’il ne connaissait même pas. Il faut faire très attention aux réflexes d’auto-défense et éviter la loi du Talion, en convoquant la réaffirmation des lois républicaines et du vivre-ensemble sans lesquelles, la France deviendrait une Jungle en miniature car, il ne faut pas se le cacher, la montée vertigineuse de l’extrême-droite montre que le danger est là.
SOS Racisme a appelé tous les citoyens et citoyennes à rejoindre sa marche blanche qui partait à 13h, ce samedi, 27 juillet, à Paris, pour dénoncer l’assassinat de Mamadou Barry.
Enseignant-chercheur guinéen de 31 ans titulaire d’un doctorat en droit délivré par l’Université de Rouen, il avait été tué, devant les yeux de sa famille près de Rouen, dans la nuit de vendredi, 19 juillet, à samedi.
L’auteur du crime, un Français d’origine turque, a, clairement, exprimé son racisme contre les noirs, ce que la justice a d’ailleurs reconnu en retenant le mobile raciste, comme SOS Racisme l’avait exigé.
Pour SOS Racisme, il était, donc, fondamental de dire « Non » à ce racisme, qui gangrène la société française, et qui se décline en propos stigmatisants, en discriminations, mais également, en crimes de sang.
A Conakry, les Guinéens se sont, aussi, mobilisés. Des membres de la société civile guinéenne ont organisé, vendredi, 26 juillet, une grande manifestation devant les locaux de l’ambassade de France, à Conakry, pour réclamer justice dans l’Affaire Mamoudou Barry.
Devant l’ambassade, les manifestants ont scandé des slogans hostiles à la France, exigeant que la lumière soit faite, le plutôt possible, sur la mort du jeune Guinéen.
« Justice pour Mamoudou Barry », « Plus jamais ça », « Halte au racisme » : tels étaient les slogans que l’on pouvait lire sur des pancartes ou entendre dans la bouche des manifestants.
Cette marche blanche s’est tenue, parallèlement, à une autre marche blanche organisée par la communauté guinéenne et africaine à Rouen (Nord-Ouest de la France) pour condamner cette mort tragique.
Pour SOS Racisme, il est de notre responsabilité collective et de la responsabilité de chaque citoyen qu’un message de fermeté, de fraternité et d’égalité, soit au centre des mobilisations, loin des délires haineux d’individus, qui prétendent lutter contre le racisme en faisant eux-mêmes du racisme.
En hommage à Mamoudou Barry, pour dire Non au racisme antinoir et pour dire Non à toutes les formes de haine raciste, SOS Racisme appelle chacun à se mobiliser.