Lundi, 30 septembre, était l’apothéose marquant les obsèques de l’ancien président français, Jacques Chirac. Déjà, la veille, des milliers d’anonymes lui avaient rendu un hommage à l’Esplanade des Invalides, à Paris, jusque tard dans la nuit. Ce lundi, midi, l’église de Saint-Sulpice avec ses 2.000 places assises, s’est avérée trop petite pour contenir tous ceux qui voulaient lui dire adieu. Même si l’extérieur de la cathédrale a été, spécialement, aménagé pour contenu beaucoup de monde, les Français, de manière générale, ont préféré suivre cette cérémonie religieuse à la télévision.
Archevêque de Paris depuis le 7 décembre 2017, Mgr Michel Aupetit (médecin de formation) était le maître des cérémonies, entouré d’une trentaine d’évêques et de prêtres parmi lesquels un envoyé spécial du pape François.
Pour ce dernier recueillement, le prélat a rappelé les bons moments qui ont traversé la vie du défunt en rappelant la relativité de l’existence humaine qui n’est que passagère sur cette terre éphémère. Elu président de la République, en mai 1995, grâce à une campagne menée sur le thème de « La Fracture Sociale », Jacques Chirac a ambitionné d’y mettre fin sans succès. L’archevêque a fort justement rappelé que celle-ci est « un mal difficile à traiter car jusqu’à aujourd’hui, beaucoup s’estiment toujours exclus » de la société. C’est un combat permanent qui ne finira pas de sitôt, a-t-il ajouté, mais, il appartient à chaque président de faire sa part de travail et de partir la conscience tranquille.
Jacques Chirac, et Mgr Michel Aupetit l’a rappelé, avait un véritable amour pour les gens au point que maire de Paris, il lui arrivait de faire les maraudes, la nuit, pour aller à la rencontre des exclus de sa cité. Il n’existe pas beaucoup de maires en France, de nos jours, qui le font alors que l’exclusion est devenue un phénomène de société.
Jacques Chirac n’a pas été parfait comme personne ne l’est sur cette terre. Mais, il a fort reçu la bénédiction du collège des officiants de l’église St-Sulpice pour qu’il s’élève au ciel d’où il pourra veiller non seulement sur sa belle ville de Paris, mais aussi, sur la France qu’il dirigea pendant 12 années.
Il fut tellement un bon président que les Français ne trouvent plus nécessaires de confier deux mandats à ses successeurs : Nicolas Sarkozy (5 ans) ; François Hollande (5 ans).
Une trentaine de chefs d’Etat et de gouvernement ont assisté à cet hommage. Parmi lesquels les présidents du Togo, Faure Gnassingbé, du Congo-Brazzaville, Denis Sassou-Nguesso, de la Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguéma Mbasogo, des Comores, Azali Assoumani, de Djibouti, Ismaël Omar Guelleh, ainsi que, les premiers ministres de l’Ile Maurice et du Soudan. On a, également, aperçu les anciens présidents du Sénégal, Abdou Diouf, et du Mali, Amadou Toumani Touré, mais aussi, le fils héritier du trône au Maroc, Moulay el Hassan, la grande sœur du chef de l’Etat du Gabon, Pascaline Mferri Bongo Ondimba et Henriette Konan Bédié, qui a représenté l’ancien président de Côte d’Ivoire, Henri Konan Bédié, empêché, lui aussi, très proche de Jacques Chirac.
En plein lancement du Grand Dialogue national inclusif, ce lundi, 30 septembre, matin, au Palais des Congrès de Yaoundé, le président, Paul Biya, qui entretenait une amitié suivie avec Jacques Chirac, s’est fait représenter par son directeur de cabinet, le ministre, Samuel Mvondo Ayolo.
Le corps de Jacques Chirac a été inhumé au cimetière de Montparnasse à 15 h 00 (13 h GMT) (notre photo). Une cérémonie strictement privée qui était réservée à la seule famille.