Ce n’est pas toujours bien de souffler à l’oreille du président. Car si la décision est mauvaise, comme c’est le cas, actuellement, le pays peut courir à la catastrophe. Et la France n’en est plus très loin.
Un dernier sondage donne une remontée spectaculaire du (nouveau) Front populaire : la Rassemblement national avec Les Républicains de Ciotti ferait 29,5%, le Front populaire est déjà à 28,5% tandis que Ensemble (la majorité présidentielle) traîne à 18%. Le risque de voir l’extrême-droite arriver à Matignon est très (très) fort au point où les anciens présidents, François Hollande et Nicolas Sarkozy, sont sortis du bois. L’un pour apporter son soutien au Front populaire (François Hollande au nom du rassemblement de La Gauche vient d’annoncer sa candidature à la députation à Tulle) et l’autre pour apporter un soutien qui ne dit pas son nom à la démarche de Ciotti : Sarkozy dit que la France avec cette dissolution court un grand risque, mais s’abstient de condamner le ralliement du président des LR au Rassemblement national, en se bornant à dire qu’il appartient aux électeurs d’en décider eux-mêmes. Une reculade qui ferait retourner Jacques Chirac dans sa tombe.
Ils lui ont dit en gros : Quitte à être acculé par un très mauvais score aux élections européennes et à se retrouver sous le feu des critiques, mieux vaut dissoudre l’Assemblée nationale à la manière de De Gaulle après les événements de mai 68. Objectif : reprendre la main et redevenir le maître des horloges.
Pierre Charron
Il fut le conseiller le plus proche de Nicolas Sarkozy, celui chez qui le président d’alors s’était réfugié lors de sa rupture avec sa première femme Cécilia et qui lui a présenté la deuxième Carla. Sa connaissance du parti Les Républicains est précieuse, il a rythmé l’histoire de la droite. Assistant parlementaire de Marcel Dassault, conseiller de Jacques Chaban-Delmas, puis de Jacques Chirac, il est de ceux qui va choisir Nicolas Sarkozy. Sénateur Les Républicains, il a échoué à être reconduit aux dernières élections sénatoriales, mais, a su gagner l’oreille d’Emmanuel Macron.
Clément Leonarduzzi
Patron de Publicis-Consultants, ce communicant fait des allers-retours au gré des circonstances électorales. Il reste en poste à l’Elysée et accompagne Emmanuel Macron jusqu’aux élections législatives de 2022 avant de s’éloigner pour prendre la tête de l’agence de communication, mais en continuant de faire partie du cercle des conseillers occultes du Président. Il vient de rempiler et mènera la campagne des élections législatives aux côtés du président (à qui Ensemble demande de faire profil bas et de ne pas se montrer sur les affiches électorales des candidats car il est un looser).
Bruno Roger Petit
Personnage paradoxal, apprécié pour son esprit et sa culture, mais aussi, craint par les journalistes, il assure être un conseiller influent et stratégique au sein de l’Elysée. Il s’est fixé pour mission d’écrire le récit de « Jupiter » et a théorisé la dissolution comme un acte gaullien afin de reprendre comme en 1968 le contrôle du pays. Patatras, ça risque de rater.
Jonathan Guémas
Il a pris la place de son ami et acolyte Clément Léonarduzzi à l’Elysée lorsque celui-ci est parti dans le privé travailler pour les grands patrons. Sa mission était de redonner du souffle et de la vision à un président de la République acculé et empêché d’agir par les contraintes de sa majorité relative, enivré par l’illusion de sa propre grandeur, mais paralysé par le temps qui file sans pouvoir laisser de trace.
Il a fait ses armes auprès de Gérard Collomb, l’ancien ministre de l’Intérieur et compagnon de route de la première heure d’Emmanuel Macron, qui avait claqué la porte en prophétisant que la France ne serait plus « côte à côte », mais « face à face ». On y est en plein aujourd’hui !