Grande figure de l’audiovisuel français et fervent défenseur de la francophonie (française), Hervé Bourges est mort, dimanche, 23 février, à l’âge de 86 ans, dans un hôpital parisien, au côté de son épouse. Journaliste de formation, il avait dirigé, pratiquement, tous les grands médias français publics : TF1, Antenne 2 et FR3, avant d’être désigné président du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). Il avait, aussi, dirigé RFI. Cependant, et on a tendance à l’oublier, Hervé Bourges lança sa très riche carrière grâce au Cameroun dont il dirigea, à partir de 1970, l’ESIJY (Ecole supérieure internationale de journalisme de Yaoundé) avant sa transformation en ESSTIC (Ecole supérieure des sciences et techniques de l’information et de la communication), vers les années 90. Il fut le tout premier directeur de l’ESIJY qui formait en journalistes les étudiants venus de toute l’Afrique noire francophone. Le Cameroun lui ayant permis de mettre le pied à l’étrier, il se vit confier la direction de l’ESJ de Lille en 1976 avant d’atterrir, plus tard, à TF1. C’est la raison pour laquelle il était très lié au Cameroun.
Né le 2 mai 1933 à Rennes (Ille-et-Vilaine), Hervé Bourges fut un militant anti-colonialiste du temps de la guerre d’Algérie, un conseiller du président algérien, Ahmed Ben Bella, un amoureux de l’Afrique et un fervent défenseur de la francophonie (française). « A toi mon vieux frère, je ressens une peine immense pour ton départ », a, justement, souligné l’artiste camerounais, Manu Dibango. C’est, en effet, grâce à l’entremise d’Hervé Bourges que Manu Dibango eut accès aux médias français, qui, jusque-là, lui étaient, hermétiquement, fermés, comme ils savent se fermer aux Africains les plus méritants. Bourges lui ouvrit cette porte alors qu’il était président d’Antenne 2 et de FR3. Qu’il repose en paix !