« Ils expulsent sans états d’âme. Accueillons sans discrimination ! » La justice française, à la demande du préfet de Haute Garonne, s’est illustrée 4 jours après le début de l’invasion russe en Ukraine, par une décision de renvoi dans ce pays d’une famille ukrainienne. Il s’agit de parents, qui ont fui le Donbass et vivent en France depuis 2015, avec deux enfants. Des parents déboutés de leur demande d’asile, frappés par la préfecture d’une décision de renvoi, que le tribunal administratif a cassée en octobre dernier. La préfecture de Haute Garonne a fait appel. Comme le font quasi systématiquement les autres préfectures, puisqu’il faut expulser à tout prix.
Motif invoqué par les juges de la Cour administrative d’appel de Bordeaux : « Il ne produit aucun élément probant de nature à établir la réalité des risques personnels directs et actuels qu’il encourt en cas de retour dans son pays d’origine ».
La décision une fois connue, la presse en fait ses choux gras, l’opinion s’indigne. Le 9 mars, le préfet de Haute Garonne ne peut qu’annuler la décision.
Les juges de Bordeaux bredouillent, se justifient avec la date de l’audience, qui s’est tenue le 24 janvier.
Il reste que cet exemple ubuesque n’est qu’un parmi les multiples décisions de renvois d’étrangers, le symbole grotesque d’une politique d’immigration toujours plus restrictive, sous la pression du discours nauséabond des xénophobes.
Aujourd’hui, l’Etat dit qu’il met tout en œuvre pour ouvrir ses frontières et accueillir dignement les réfugiés de la guerre en Ukraine. C’est ce qu’il doit faire, et LE FAIRE POUR TOUS, quelles que soient leur nationalité, leur culture, leurs diplômes.
L’hospitalité, le droit d’asile, et la protection des droits de l’enfant, face à toutes les guerres, et violences doivent se traduire dans les faits et les politiques dès maintenant.
Ils ne sont pas des flux migratoires.
Mais des enfants, des femmes et des hommes.
Un toit, une école, une formation, et des papiers !