Grand lecteur des publications d’Afrique Education, pour lui, tout seul (il a interdit le bimensuel papier, Afrique Education, de vente, au Tchad, depuis 2008), Idriss Déby Itno s’est mordu la langue, hier, samedi, 3 septembre, en lisant un article posté sur www.afriqueeducation.com, qui l’accusait de fournir de la logistique militaire et des soldats (mercenaires) à Bongo Ondimba Ali (BOA) afin de lui permettre de faire plier Jean Ping. Après que son sang eut fait un quart de tour, il a pondu un communiqué, dans la soirée du même samedi, 3 septembre, que nous vous livrons, intégralement, ce dimanche, 4 septembre :
« Le Président en exercice de l’Union africaine (UA), SEM Idriss Deby Itno, Président de la République du Tchad, suit avec la plus grande attention l’évolution de la situation au Gabon, à la suite de la proclamation, le 31 août 2016, des résultats provisoires de l’élection présidentielle tenue dans ce pays le 27 août 2016.
Le Président en exercice de l’Union, préoccupé par l’éruption de la violence au Gabon, s’est longuement entretenu au téléphone avec le Président Ali Bongo Ondimba, et M. Jean Ping, candidat à l’élection présidentielle, et a appelé toutes les parties prenantes gabonaises à faire preuve de la plus grande retenue et à privilégier le dialogue et la concertation dans le strict respect des procédures légales et constitutionnelles, et des instruments pertinents de l’UA, pour trouver une solution à la crise née du contentieux électoral.
Le Président en exercice de l’Union réitère l’engagement et la disponibilité de l’UA, ainsi que, des pays de la région, à aider les parties prenantes gabonaises à régler leurs divergences par des moyens pacifiques en vue de préserver la paix et la stabilité au Gabon et dans son voisinage » (fin du communiqué).
« Signé Général Idriss Déby Itno,
Président du Tchad et Président en exercice de l’Union africaine
Addis Ababa, 3 September 2016 ».
Notre commentaire : C’est, déjà, bien que le président en exercice de l’UA soit, enfin, sorti de sa léthargie et de sa grande somnolence, alors que le feu qui couve au Gabon, est à quelques encablures du Tchad. Mais que dit Idriss Déby sur le fond ? Absolument rien du tout : Jean Ping, le vainqueur de l’élection présidentielle du Gabon, reconnu comme tel par la communauté internationale, demande, simplement, le ré-comptage des voix dans les …400 bureaux de la province du Haut-Ogooué, ce qui fait moins de 72.000 personnes. Cette opération durerait, au grand maximum, 4 heures de temps. Le Conseil de sécurité, l’Union européenne, Washington et Paris, ont demandé cette transparence totale, avec un ré-comptage des voix dans cette province, bureau de vote par bureau de vote. Voilà la voie que doit, aussi, suivre le président en exercice de l’UA, le général-président, Idriss Déby Itno, s’il veut que le Gabon retrouve la paix et la tranquillité. Voilà le niveau de responsabilité auquel l’Afrique et ses fils et filles le convient, pas dans le bla bla bla des hommes du désert.
Pour terminer, après avoir convoyé au Gabon, ni vu ni connu, ses soldats (mercenaires) pour soutenir le (petit) putschiste de Libreville, dans sa tentative du hold up électoral, de la même façon, il faut qu’il organise leur rapatriement, ni vu ni connu, au Tchad, afin que le ré-comptage des bulletins de vote, puisse se faire, calmement, avec la lumière du jour, sous l’étroite surveillance des partenaires du Gabon.
Il est, enfin, souhaitable qu’Idriss Déby Itno demande au président du Burundi, Pierre Nkurunziza, de rapatrier, lui aussi, ses soldats (mercenaires) venus épauler le (petit) putschiste de Libreville.