Pour une fois, la communauté internationale a été témoin de la fraude massive qui a fait gagner Bongo Ondimba Ali (BOA), pendant cette présidentielle, alors que les votes des Gabonais avaient, plutôt, plébiscité Jean Ping. Pour essayer de corriger cette fraude massive, les grands partenaires du Gabon, à savoir, les Etats-Unis d’Amérique, l’Union européenne, la France, le Conseil de sécurité des Nations-Unies, avaient, d’une même voix, demandé le ré-comptage des voix dans la province du Haut-Ogooué (cette province où BOA avait obtenu plus de 95% des voix sur près de 100% de votants). Ce ré-comptage devait se faire bureau de vote par bureau de vote. Mais aidé par sa belle-mère (dans la mesure où le père de BOA est le même que celui des deux enfants de la présidente de la Cour constitutionnelle), BOA a fait voler en éclats cette espérance. En effet, la Cour constitutionnelle a contourné cette démarche en s’opposant, fermement, à la présence d’observateurs de l’Union européenne, qui avaient noté des « anomalies » dans le comptage des voix. Pour éviter des qu’en dira-t-on, la même Cour a préféré donner son quitus, après plusieurs salamalecs, à quatre juges constitutionnels venant du Tchad, du Cap Vert, du Niger et du Togo. Au demeurant, ces derniers ont fait profil bas, pendant leur séjour, à Libreville, où ils rasaient, pratiquement, les murs. Mborantsuo avait bien ficelé son affaire.
Sur le fond, le ré-comptage bureau de vote par bureau de vote, tel que voulu par Jean Ping et les partenaires extérieurs du Gabon, avec confrontation des PV de chaque partie, devant les juges de la Cour constitutionnelle et les observateurs étrangers, a été refusé. Finalement, Mborantsuo s’est retrouvée avec une équipe d’observateurs africains qui ne pouvait lui porter aucune contradiction. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle ne voulait pas d’observateurs de l’Union européenne. Résultat : le ré-comptage aura été fait par les seuls juges de la Cour constitutionnelle, assistés, semble-t-il (mais à quel niveau) par les observateurs de l’Union africaine, ce qui a permis à BOA de, facilement, valider sa fraude. On ne va pas dire Bravo à Mborantsuo (sur notre photo en train d’investir son beau-fils en 2009) car elle a décidé de précipiter le Gabon vers d’insurmontables troubles politiques. Juste parce que son clan doit conserver le pouvoir à tout prix, quitte à sacrifier le Gabon.
L’élection présidentielle gabonaise va devenir un cas d’école dans les facultés de droit d’Afrique, surtout, que les choses ne vont pas en rester là. Un quart d’heure après avoir été proclamé vainqueur, vers 24h00 GMT, BOA s’est présenté devant ses partisans pour prêcher les valeurs de paix, de modération et annoncer la tenue d’un dialogue politique avec l’opposition. Dialogue qu’on lui avait, fortement, conseillé d’organiser, avant l’élection, afin de détendre l’atmosphère qui était électrique. Il avait refusé minimisant les problèmes politiques que connaît le pays.
Alors qu’il a perdu l’élection et après avoir mesuré le degré de son impopularité au Gabon, comment va-t-il diriger un peuple qui ne veut pas de lui ?
Mais, il y a plus grave : BOA ayant montré que l’alternance à la tête du Gabon n’était pas possible par les élections, il donne raison à tous ceux qui sont prêts à le chasser du pouvoir par des méthodes de leurs choix. A partir de maintenant, il a intérêt à ouvrir l’oeil. Car il est dit dans la Bible : « Qui cherche trouve ».