GABON : Décès impromptu de Yolande Nyonda

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Selon la formule consacrée, Yolande Christiane Nyonda n’est plus. Terrassée ce samedi, 13 juillet au petit matin, à l’hôpital des armées de Libreville, ce joyau de la politique gabonaise de santé formée à l’école du patriarche Omar Bongo Ondimba au Gabon éternel, où sont pratiquées toutes sortes de médecines, elle n’a pu être réanimée suite à un malaise qui, sans doute, ne sera jamais, réellement, expliqué.

Yolande Christiane Nyonda était une amie d’Afrique Education. Nous la connaissions comme telle. Depuis son passage à la CAISTAB où elle officiait comme DGA jusqu’à ce départ prématuré de la vie, elle a affiché des états de service qui parlaient pour elle que des reproches qu’on pouvait formuler à son endroit.

Quand elle était de passage, à Paris, elle nous téléphonait, parfois, nous rendait visite comme ce jour de 2007 quand elle vint défendre une cause qui la tenait à cœur au sein de son parti, le PDG. Elle argumentait sans cesse. Yolande était une militante infatigable, une administratrice chevronnée qu’il fallait avoir dans son camp, car son utilité n’était contestée par personne. C’est pourquoi elle a occupé des fonctions élevées au sein de l’Etat comme dans le PDG, ce qui ne l’empêchait pas d’être une maman attentionnée. Elle ne laissait pas l’un au profit de l’autre. Elle était une femme équilibrée comme Raymond Ndong Sima souhaiterait en avoir au sein de son équipe gouvernementale (sur notre photo où elle est entourée de notables de Fougamou et d’amis proches, Yolande Nyonda arrive à une cérémonie organisée en son honneur).

Au 30 août 2023, date du coup d’état militaire, elle était ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères, après avoir été ministre déléguée auprès du ministre de l’Education nationale et celui du Budget et des Comptes publics. Nul doute qu’elle aurait pu devenir ministre pleine si le CTRI n’avait pas mis fin à l’aventure des pédégistes. Depuis onze mois, comme la majorité de ses anciens collègues du gouvernement déchu à commencer par leur chef, Alain-Claude Bilié-By-Nzé, elle rongeait son frein, en silence, en attendant la fin de la transition conduite par les officiers putschistes formés tous à l’académie royale militaire de Meknès au Maroc avec à leur tête le général-président.

Il faut dire qu’à ce jour, personne ne sait rien des intentions réelles de la junte militaire au pouvoir à Libreville, pas même le principal intéressé, le grand-chef du Palais du Bord de Mer. Mais, il est temps que les Gabonais commencent à être rassurés. Quand on a été à l’école du patriarche et que les leçons ont été bien assimilées, cela ne devrait pas poser problème.

Yolande laisse les enfants en pleurs et la famille dans une immense tristesse, sans même parler des collègues, amis et connaissances. Face à ce décès qui doit laisser tous dans la peine, Afrique Education vous souhaite de trouver le réconfort auprès des personnes qui sauront vous témoigner leur affection et leur empathie.

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