Le président de transition du Gabon, Brice Oligui Nguéma, a entamé, mercredi, 29 mai, un voyage de travail en France aux bons soins du gouvernement. Tout se passe bien et devrait être ainsi jusqu’à la fin de son séjour, et ce au grand bonheur de ses partisans qui n’espéraient pas tant.

Car le jeune président français choisit ses interlocuteurs. On sait que sa politique africaine est d’une nullité géosynclinale. C’est peut-être pourquoi il ne s’embarrasse plus des qu’en dira-t-on. Car la piteuse image de la France en Afrique, c’est lui et pas quelqu’un d’autre.

Il a décidé de recevoir le général-président du Gabon. Pouvoir discrétionnaire oblige ! Autant, il peut insulter le colonel-président malien et le capitaine-président burkinabé, et ignorer le général-président nigérien (ces trois-là lui donnent du fil à retordre et il les lui rend bien), autant ses relations sont chaleureuses avec ses homologues du Tchad et du Gabon. Un choix assumé mais controversé.

Mahamat Idriss Déby Itno, nouvellement, élu (malgré d’énormes fraudes) était toujours le bienvenu à l’Elysée pendant ses trois années de transition. Cela semble, aussi, être le cas pour Brice Oligui Nguéma qui s’apprête à donner l’accolade à Emmanuel Macron, demain, vendredi, dans la cour de l’Elysée.

Le séjour du président gabonais de transition a été bien préparé. Tout se passe sans fausse note. Pour le moment. La diaspora, dans sa majorité, vibre au diapason de son président. C’est vrai que dans cette diaspora, tout le monde n’est pas content du président de transition à qui certains prêtent l’intention de vouloir signer un long bail au Palais du Bord de Mer. Mais, de mémoire de Gabonais, à moins qu’il se soit ouvert à Zita ou à Anouchka, personne n’en sait rien, pas plus que l’archevêque de Libreville.

Près de six cents entreprises se sont retrouvées, hier, au MEDEF International pour rehausser le niveau de l’industrialisation du Gabon. Plus d’un milliard d’euros d’investissements ont été promis. On espère qu’il ne s’agit pas d’une annonce de circonstance ou de façade. Car ce chiffre est un succès pour le général-président, à condition qu’il ne soit pas considéré comme une fin en soi. Le Gabon, terre du patriarche bien aimé, est un pays béni de Dieu que d’aucuns considéreraient comme un scandale géologique. En effet, c’est un pays dont le sous-sol a tout ce que les industriels chinois pourraient désirer pour marcher sur les Américains. Les Gabonais devraient en faire une sorte de Corée du Sud version Afrique équatoriale.