Depuis lundi, 10 juin, le Gabon a un nouveau gouvernement, beaucoup plus restreint, comme l’avait souhaité le président de la République, Ali Bongo Ondimba. Le premier ministre, Julien Nkoghe Bekalé, reste en poste, autour d’une équipe gouvernementale resserrée : en tout 29 ministres y compris lui-même et les ministres délégués. C’est un record en Afrique centrale où les pays alignent des gouvernements pléthoriques.
Pas besoin de faire beaucoup de commentaires, sinon que, la montagne n’a pas accouché d’une souris : les branches mortes du précédent et pléthorique gouvernement ont, presque toutes, été coupées. On suivra, désormais, les 28 maçons de Julien Nkoghe Bekalé au pied du mur. Ils bénéficient, tous, des a priori favorables.
Cela dit, une nomination demande qu’on s’y attarde : celle d’Alain Claude Bilié-By-Nzé qui devient le nouveau ministre des Affaires étrangères. Après l’accession à la primature de Franck Emmanuel Issoze Gondet, en septembre 2016, le pays a connu trois ministres des Affaires étrangères en l’espace de trois ans, ce qui montre qu’Ali Bongo Ondimba n’en était pas satisfait.
L’arrivée d’Alain Claude Bilié-By-Nzé est une bonne chose parce qu’il est l’un des rares Gabonais qui sache bien traduire auprès de l’opinion la pensée du chef de l’Etat (sur notre photo chuchotant à l’oreille au président de la République). Il le faisait à merveille en tant que conseiller politique porte-parole du président de la République, avant sa déportation au gouvernement comme ministre de la Communication. A partir de maintenant, il va se déployer à l’international où la voix du Gabon manquait cruellement quand elle n’était pas inaudible.
Ali Bongo Ondimba est arrivé au pouvoir, en 2009, avec de bonnes idées, des idées modernistes, qu’il garde (toujours) par devers lui alors que la communauté de l’Afrique centrale (au moins) gagnerait à les voir exposées et mises en œuvre. Mais, encore fallait-il avoir à ses côtés un chef de la diplomatie digne de ce nom qui sache les partager avec ses pairs et d’autres partenaires. Maintenant c’est le cas.